En dépit des capacités disponibles et des demandes exprimées par une population importante, l'ouverture de nouvelles lignes demeure toujours en stand-by. Depuis son inauguration au début des années 2000, l'aéroport du 8 Mai 1945 de Sétif ne cesse de marquer des points. Pour l'illustration, l'infrastructure a réalisé en 2010 de très bons résultats qui confirment la tendance. Avec un très bon coefficient de remplissage, l'aéroport des Hauts Plateaux sétifiens a enregistré l'année dernière 3 210 mouvements commerciaux. Le trafic des voyageurs est en hausse, malgré un «plan de charge» restreint. Ainsi, plus de 201 445 passagers dont 169 953 du réseau international ont transité, durant l'exercice précédent, par l'infrastructure en question. Et ce, malgré les innombrables insuffisances bloquant la croissance de l'une des plus rentables infrastructures aéroportuaires du pays. En dépit de la forte demande des hommes d'affaires, opérateurs économiques, universitaires et une importante communauté d'émigrés d'une région de plus de 5 millions d'habitants, l'aéroport, en mesure de desservir dans un premier temps, Oran, Tunis, Dubaï, et Istanbul, continue 10 ans après à n'assurer que les lignes sur Paris, Lyon; Marseille, Mulhouse et la rotation presque quotidienne Sétif-Alger. Au lieu de donner des idées à ses «gestionnaires», ne faisant rien pour améliorer les prestations et les structures d'accueil, d'un espace qui, inexplicablement, se trouve face à un laisser-aller pour ne pas dire sabotage. Pour preuve, l'exiguë aérogare est dépourvue de chaises en nombre suffisant. Cette incommodante situation n'est ni belle à voir ni à relater. Les voyageurs qui s'entassent dans ce minuscule garage en souffrent. Pis encore, l'aéroport de Sétif qui n'est pas assez défendu en «haut lieu», fonctionne comme une «gare routière d'un douar». A défaut d'un restaurant digne du nom et d'un cafétéria aux normes internationales, l'espace est meublé par une gargote. Ce désolant décor, qui ne date pas d'hier, n'offusque outre mesure ni les responsables ni les élus qui ne voient rien. Il est vrai que l'espace en question n'accueille pas ces «VIP» bifurquant par le somptueux salon d'honneur situé à quelques encablures du «garage». Des services défaillants En matière de boutiques, banques, agence d'assurance et autres, une aussi rentable structure, ayant besoin d'un coup de peinture, d'autant plus qu'elle vient de souffler sa dixième bougie, n'est pourvue que de 2 baraques (un bureau de tabac et un magasin d'artisanat).Mises à l'index à plusieurs reprises, les questions de la clôture, du scanner des bagages (arrivées internationales) et du matériel roulant de la défunte El Khalifa Airways, demeurent en suspens. «Pour mettre un terme à l'incursion des clients errants qui ne trouvent aucune difficultés à flâner sur la piste, le renforcement de la clôture est indispensable. On doit aussi trouver une solution au matériel de Khalifa Airways, délaissé depuis 2002, (1 camion, 3 véhicules, 2 cabines sahariennes et des chariots) faisant d'une aile de l'aéroport un entrepôt de ferraille, pas beau à voir», martèlent des usagers qui reviennent à la charge à propos de la salle des arrivées (international). «Pour une petite histoire de faux plafond, le scanner des bagages qui encombre la salle des arrivées n'est toujours pas délocalisé. Il ne faut pas aussi passer sous silence la qualité du tapis (carrousel) d'un autre temps», diront les agents de l'aéroport qui mette sur le tapis la climatisation. «Dépourvue de climatiseur, la salle de l'arrivée internationale est un four en été. Les personnes âgées, les malades, les femmes et enfants sont les plus touchées par un tel problème qui n'a pas lieu d'être dans un espace affichant le plus souvent complet. Ce n'est pas avec des conditions aussi aléatoires que nous allons accueillir les milliers d'émigrés qui passent chaque année leur vacances au bled», tonnent nos interlocuteurs qui reposent le problème du fret, demandé sans résultat par de nombreux opérateurs économiques de la région. «La mise en place d'un service de fret au niveau de l'aéroport de Sétif serait une excellente chose. Cette structure rendra d'énormes services à l'économie de la région. Avec un tel procédé, on peut facilement et rapidement récupérer des machines, pièces détachées et instruments indispensables à notre outil de production», déclarent de nombreux opérateurs économiques qui expliquent mal le silence radio des responsables concernés. Ces derniers (les hommes d'affaires) profitent de l'opportunité pour remettre sur le tapis l'exploitation de l'aéroport en mesure de faire mieux. «L'aéroport qui a fait pourtant ses preuves doit passer à un autre stade. Hélas, certains bureaucrates le bloquent pour des dessins inavoués. Connus par leur dynamisme, les opérateurs économiques de la région demandent pour le tourisme d'affaire ou sanitaire, l'ouverture de nouvelles lignes vers Istanbul et Tunis. Cette demande est restée sans suite», nous confie-t-ils non sans une certaine amertume. Un sabotage ne disant pas son nom Sous le sceau de l'anonymat, de nombreux agents de l'infrastructure confirment et accusent: «La demande pour l'ouverture de nouvelles lignes vers Oran, Tunis et Istanbul, d'autant plus que de nombreuses entreprises locales travaillent avec les Turcs, existe. Seulement certaines personnes imposent leur veto. Il ne faut pas avoir peur des mots, l'aéroport de Sétif qui fait de l'ombre à d'autres infrastructures de la région, fait l'objet d'un sabotage ne disant pas son nom. Pour des raisons régionalistes certains responsables à différents paliers font tout pour crocheter l'aéroport de Sétif qui reçoit les voyageurs de Bordj Bou Arréridj, M'sila, Mila et d'autres wilayas limitrophes». En dépit de coups bas, l'activité bat son plein. A ce propos, les mouvements de l'aéroport, desservi actuellement par Air Algérie et Aigle Azur, sont en croissance. Pour avoir le son de cloche et confirmer une information stipulant qu'aucun projet d'agrandissement de l'aérogare n'est inscrit, nous avons tenté de joindre le directeur des transports, mais en vain.Ce dernier n'a pas voulu donner suite à nos appels. Concernant l'extension de la piste de plus de 2900 m (en attendant son extension à 3 200 m, comme exigé par le président de la République lors de sa dernière visite), on a pris attache avec Moussa Sala, le directeur des travaux publics (DTP) qui nous a déclaré: «Les travaux pris en charge par l'ENGOA et ALTRO avancent selon le calendrier établi. Nous ne ménagerons aucun effort pour terminer l'extension à la fin de l'année en cours.» Notre interlocuteur n'a rien d'officiel à propos de l'instruction du Président qui a instruit Amar Ghoul et l'ex-DTP de Sétif pour étendre la piste à 3200 m. Une mesure qui demeure un vœu pieu et une instruction au stade des bonnes intentions.