Après les violents incidents vécus la veille, un calme précaire régnait hier matin dans la zone d'activité de Bordj Bou Arréridj où les dépôts de vente de boissons alcoolisées ont baissé rideau. Des jeunes font le guet en affirmant: «Il n'est plus question pour nous de laisser ouvrir ces points où se vend de l'alcool.» Et d'ajouter: «Ces lieux sont devenus une source d'insécurité pour toute la ville.» Signalons qu'une altercation impliquant une centaine de jeunes a eu lieu durant la nuit de jeudi à vendredi, et ce suite à un différend entre un voisin et un dépositaire de boissons alcoolisées dans la zone d'activité de Bordj Bou Arreridj, mitoyenne de la cité El Battoir. Tout a été utilisé par les antagonistes, pierres, bâtons, couteaux, épées et barres de fer. Il a fallu l'intervention des forces anti-émeutes pour maîtriser la situation vers une heure du matin. On déplore un blessé grièvement atteint par arme blanche. Cette situation commence à devenir agaçante pour les habitants du quartier qui ne comprennent pas comment peut-on autoriser une telle activité sans surveillance ou cahier de charge bien précis. Selon notre source, des adolescents viennent s'approvisionner en toute liberté, alors que le règlement interdit la vente de boissons alcoolisées aux mineurs. Notons que le wali a déjà ordonné dernièrement la fermeture, pour une période de 3 mois, de tous les débits de boissons alcoolisées. Mais avec ce retour, la population s'oppose à cette anarchie des dépositaires qui n'ont pas d'horaires fixes. «Ce sont les gérants des dépôts, qui enfreignent la loi, que nous ciblons», tient à préciser un habitant du quartier d'El Battoir. Notre interlocuteur s'explique: «Ces dépôts, où les clients sont censés s'approvisionner en produits alcoolisés, ne sont pas destinés à la consommation sur place. Or, ces dernières années, des clients, même des mineurs, consomment sur place ou pas loin, et à n'importe quelle heure de la journée.»