Situation n Ce matin, la ville de Boumerdès semblait retrouver son calme après les sérieux accrochages qui ont secoué hier et avant-hier les différentes régions de la wilaya. Même si un sentiment d'inquiétude régnait dans certaines régions comme Bordj-Ménaïel et Naciria, où de violents affrontements ont opposé des groupes de jeunes aux forces de l'ordre, la violence qui a émaillé la nuit de jeudi à vendredi a nettement baissé d'intensité. Ce matin vers 9h, les moyens de transport n'étaient cependant pas disponibles. «Ce qui a bloqué les nombreux citoyens qui s'apprêtaient à rejoindre leurs lieux de travail», nous affirme Manel, une habitante de la région, qui dit n'avoir pas pu se rendre à son travail, à Alger. «Pas de taxi ni bus, encore moins le train. Tous les moyens de transport étaient à l'arrêt ce matin», a-t-elle affirmé. «Ce n'est que vers 10h30 que les choses sont revenues à la normale au centre-ville. Ce qui a permis à tous de vaquer à leurs occupations. Les moyens de transport ont repris et les commerces étaient ouverts», nous a affirmé, de son côté, Khaled. Nos interlocuteurs ont témoigné de la violence des accrochages, qui ont eu lieu la veille et dans la nuit de jeudi à vendredi. De jeunes manifestants avaient, en effet, bloqué la circulation au niveau de la RN12 avant de s'en prendre à des édifices publics qu'ils ont saccagés à coups de pierres et autres projectiles, contraignant de nombreux commerçants à baisser rideau. Les manifestants ont tenté d'envahir le campus universitaire Bayou-Halima, le lycée Frantz-Fanon a été saccagé comme l'on a enregistré des actes de vandalisme au niveau de l'école primaire Chahid-Mohamed-Karchou, tandis que les tirs de sommation ont été entendus hier soir, selon des témoignages. Certains tronçons routiers avaient été également coupés à la circulation au niveau des villes des Issers et de Si Mustapha, où des barricades ont été érigées à l'aide d'objets hétéroclites et de pneus incendié. Selon Khaled, les institutions de l'Etat, tels que les tribunaux, le siège de la wilaya et les hôpitaux n'ont pas été touchés par les actes de vandalisme. Manel nous a affirmé qu'un bureau de poste et l'annexe de l'APC de Boumerdès ont été saccagés, alors que deux véhicules appartenant aux douanes ont été incendiés. «Durant les accrochages, les services de sécurité ont arrêté une vingtaine de jeunes qui participaient à la dégradation des bien publics», a-t-elle encore affirmé. A l'heure où nous mettons sous presse, notre interlocutrice souligne que le calme est revenu. Mais la crainte de voir les hostilités reprendre est, elle, bel et bien là.