Le sable des plages a fini par envahir, peu à peu, l'intérieur du port et obstruer complètement l'entrée ou la sortie des barques. Confrontés à divers problèmes, les pêcheurs du port de pêche et de plaisance de Tigzirt sont soulagés après la prise en charge effective du problème de l'ensablement du port. En effet, étant donné qu'elle était orientée vers l'ouest, l'entrée du port, appelée «passe» dans le jargon des pêcheurs, devait subir inlassablement les vents nord-ouest. Conséquence, le sable de l'ancienne petite plage et celui de Tassalast ont fini par envahir, peu à peu, l'intérieur du port et obstruer complètement l'entrée ou la sortie des barques. Bien que la sonnette d'alarme ait été tirée depuis quelques mois, les choses sont restées en l'état. Il fallut des mouvements de contestations cycliques des jeunes de Tigzirt pour que les autorités agissent. Ainsi, la société Méditram, spécialisée dans les travaux maritimes, réalise depuis deux mois une digue, longue de 125 mètres, afin d'éloigner et de freiner l'avancée du sable vers l'entrée du port. Les travaux, lors de notre passage sur les lieux, dépassaient les 60%. D'après des pêcheurs, eu égard au positionnement du port, le problème risque de ne pas être résolu définitivement si la digue n'est pas prolongée d'au moins un double de sa longueur initiale. De plus, les professionnels de la mer suggèrent de «courber» la digue à son extrémité afin «de dévier les courants marins du côté de l'îlot.» De leur point de vue, cela empêcherait à l'avenir l'ensablement. Dda Amar, un pêcheur rompu aux aléas de cette activité, précise que «la nature finit toujours par avoir le dessus, si on ne lui trouve pas des solutions adéquates.» Comme ses collègues, il déplore que l'avis des pêcheurs ne soit pas pris en considération. Il ne reste, pour Meditram qu'une cinquantaine de mètres à endiguer. Si cette opération a pour rôle la prévention, l'ALDIPH, l'Algérienne de dragage des infrastructures portuaires et hydrauliques, se charge du nettoyage du port. Depuis une semaine, de grandes quantités de mètres cubes de sable sont ainsi extraites quotidiennement et déversées vers un site aménagé provisoirement. «Si le sable n'est pas transporté ailleurs, ce sera le retour à la case départ», avertissent des pêcheurs. En attendant, vu l'urgence, la priorité a été donnée au désensablement de la passe pour permettre un retour à la normale de l'activité de la pêche. Au total, la quantité du sable à dégager pourrait atteindre les 20 000 mètres cubes. L'ALDIPH dispose de six mois pour le faire, pourvu que les conditions climatiques soient favorables. En définitive, la prise en charge graduelle des problèmes apaisera assurément les tensions au sein du port de Tigzirt.