La high-tech au secours des révolutions arabes, c'est possible ? Sans doute si l'on se réfère au dernier-né des développeurs de logiciels américains. Soutenus par leur gouvernement, des chercheurs de la Maison-Blanche travaillent sur un projet baptisé Commotion. Ce dernier permet de créer un réseau sans fil gratuit, parallèle à internet, sans possibilité de contrôle étatique. Une première version Beta (expérimentale) de Commotion pourrait être disponible à partir de ce mois de septembre. La version finale est annoncée par ses concepteurs pour la fin 2012. Cette nouvelle technologie fait déjà un tabac en Occident. Celui-ci encourage sa généralisation non sans réserve puisqu'on s'attend à la riposte de ceux qui seront sérieusement égratignés au passage, tels les fournisseurs d'accès à internet (FAI) qui craignent l'effondrement de leur monopole sur l'accès à la Toile. Les dictatures qui œuvrent toujours à contrôler la communication seront aussi les premières à subir les conséquences de cette technologie qui, jusqu'à preuve du contraire, est impossible à contrecarrer. Permettre une connexion sans utiliser les infrastructures internet de son pays (équipements wifi, câble, satellites, relais téléphoniques, etc.) est la première «vertu» de ce logiciel. Les dissidents pourront ainsi se connecter entre eux et continuer à publier des appels à manifestation sur facebook ou twitter. Et ce, même si le régime rend inopérant l'accès à internet, comme ce fut le cas en Egypte où Hosni Moubarak avait suspendu la connexion internet et le réseau téléphonique pour étouffer toute velléité contestataire. Cet exploit technologique a un prix. Il lui a fallu une enveloppe de 2 millions de dollars déboursés par le département d'Etat américain et le soutien de deux ou trois autres millions versés par l'Open Technology Initiative dont le département high-tech de la New America Foundation, présidée par le très controversé Eric Schmidt - ex-PDG de Google - pour que la mise en application de la technologie Commotion Wireless soit effective.