La plupart des éditorialistes israéliens se sont félicité jeudi du discours «pro-israélien» du président américain Barack Obama qui a rejeté la requête d'un Etat de Palestine à l'ONU. «Ce discours a suscité une grande joie au sein de la délégation israélienne à l'ONU et il faut dire que cette joie est justifiée», écrivent les envoyés spéciaux du journal Yediot Aharonot à New York. «Obama a fait siens tous les arguments israéliens contre l'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU, et a aussi adopté le récit narratif d'Israël, un petit peuple menacé dans son existence par ses voisins (...) qui porte les souffrances de milliers d'années d'exil et de la Shoah», soulignent-ils. «Il n'est pas étonnant qu'Abou Mazen assis dans la salle pendant le discours ait tenu sa tête dans les mains en signe d'incrédulité et de désespoir», relève le journal. «A tous égards, ce fut, à mon avis, le discours le plus sioniste à ce jour de Barack Obama. Il ne manquait qu'une jolie photographie de Theodor Herzl», le fondateur du sionisme, ironise Eitan Haber, dans le même quotidien. Visiblement ravi, le chef de la diplomatie israélienne, le nationaliste Avigdor Lieberman, a confié au quotidien Haaretz (gauche) qu'il s'agissait du «meilleur discours jamais prononcé» par M. Obama. Nombre de journaux évoquaient la prochaine présidentielle aux Etats-Unis, quand le président sortant pourrait avoir besoin des voix de la communauté juive, pour expliquer la teneur du discours. Pour le quotidien anglophone Jerusalem Post (droite) «Israël a entendu le discours qu'il attendait du président américain». Quant à la presse américaine, elle a qualifié de «décevant pour les attentes du peuple palestinien» le discours de Barack Obama. Le New York Times a écrit sur son site électronique, qu'Obama s'est «clairement opposé» dans son discours à l'initiative palestinienne. Le journal Washington Post souligne en outre qu'Obama, qui avait ouvert la voie à une adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU l'an dernier, «menace maintenant d'utiliser le droit de véto contre une décision» en ce sens. Le journal rappelle que le président Obama s'était clairement engagé, depuis le premier jour où il a pris ses fonctions, à travailler en faveur de la concrétisation de la paix entre Palestiniens et Israéliens comme l'une des ses principales priorités, «mais il est incapable aujourd'hui de ramener les deux parties à la table des négociations».