Finalement, toutes les cogitations, les études et les aménagements dont a bénéficié la zone de Bellara, dans la commune d'El Milia, n'ont servi à rien. Sinon, comment expliquer ce retour à la case départ, après un parcours de 14 longues années, soit depuis la promulgation officielle du statut éphémère de zone franche. C'est un gâchis qui ne dit pas son nom. A moins que ce ne soit -comme le pensent d'ailleurs beaucoup de citoyens de la wilaya de Jijel- voulu ! La directrice du centre national d'études et de recherches appliquées en urbanisme (Cneru), Mme Hassiba Mokraoui, a annoncé jeudi dernier, à Jijel, non pas quelques avancées, même minimes, dans le dossier de cette zone, sur laquelle le regard de toute une population est rivé, mais simplement une actualisation de l'étude d'aménagement, laquelle sera menée par le Cneru. C'est vraiment incompréhensible d'en arriver là, après tant d'aménagements et de changement de statut. La défunte zone franche avait été reconvertie en zone industrielle intégrée par décision du conseil des ministres du 4 décembre 2004. En mai 2006, le Cneru, auquel une étude d'aménagement avait été confiée, a exposé devant les services techniques de la wilaya l'avant-projet sommaire.Le dossier est déposé au niveau de la wilaya en août 2006. Fin novembre 2006, le dossier modificatif contenant la levée des réserves techniques émises sur l'étude détaillée est présenté au siège de la wilaya où il a été approuvé avec un avis favorable définitif. En dépit de ces avancées, le dossier est loin de voir le bout du tunnel. Entre- temps, plusieurs investisseurs ont visité la zone sans finaliser quelque projet sur le terrain. On relèvera l'insistance de l'homme d'affaires algérien, Issab Rebrab, pour réaliser un complexe sidérurgique, lequel n'a pas trouvé un écho favorable. En visite à Jijel en février 2008, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, avait appelé à une utilisation rationnelle du foncier industriel existant dans le pays. Il ne semblait pas du tout emballé par les demandes de terrain qui se sont succédé pour cette zone alors, et avait préconisé d'attendre les études qui devaient être lancées pour déterminer la meilleure manière d'utiliser ce foncier industriel dans l'intérêt du pays. Une commission technique avait été mise sur pied afin d'étudier la manière d'utiliser les terrains industriels. Depuis, la nouvelle stratégie visant l'exploitation rationnelle du foncier industriel paraît mettre carrément la wilaya de Jijel sur la touche, puisqu'elle ne figure même pas dans le schéma d'aménagement industriel national. A moins que les pouvoirs publics aient une idée, qu'ils préfèrent encore taire, cette annonce a vraiment semé le doute quant à une quelconque activité dans cette zone.