Khaled, Zohir, Amine et les autres passionnés de glisse sont venus ce mardi à Ghermoul pour suivre l'atelier du skateur américain Seth Levy. Une aubaine quand on manque d'espace pour surfer sur le bitume. Rihanna, Stromae, Raïna Raï… Mardi après-midi au complexe sportif de Ghermoul, on a monté le son pour accueillir Seth Levy, le jeune skateur américain de 23 ans. En tournée aussi au Maroc, en Tunisie, à Bahreïn et au Koweït, il est venu animer des ateliers au profit de jeunes Algériens passionnés par ce sport. Khaled, Zohir, Amine et une vingtaine de leurs copains étaient là pour suivre les heelflip et les kickflip de l'Américain. Certains sont venus avec leur planche, d'autres avec leurs rollers et même un avec son BMX. Pour l'occasion, le terrain de basket du complexe a été aménagé : une rampe y a été installée ainsi que des obstacles improvisés. Tout ce monde a été réuni par l'association sportive Roller Alger qui n'a pas manqué l'occasion de réunir ses passionnés. Car ils n'ont ni local, ni bureau, ni ordinateur. Obligés de se réunir dans les cafés, les membres de l'association attendent depuis plus de deux ans un geste de l'APC afin d'avoir un bureau. «Les projets au sein de l'association ne manquent pas, mais les financements sont difficiles à obtenir», souligne M'hamed Bendjelida, le président. En attendant, les jeunes skateurs algériens pratiquent leur sport comme ils peuvent, où ils peuvent et ce n'est pas chose facile, car en plus du manque d'espaces réservés à la glisse, tous les jeunes sont confrontés à la rareté et à la cherté du matériel. Pour Amine, le passionné de roller, le problème est ailleurs. «Si ce n'était que l'argent ça irait encore, le vrai problème c'est que le matériel est introuvable ici. On est obligé de le ramener de l'étranger…»
******************************** -Amine, 23 ans : Je fais du roller depuis mes 15 ans Amine a étudié la comptabilité et l'infographie. Mais son truc, c'est le roller. «J'en fais depuis que j'ai 15 ans», raconte-t-il. Avec ses potes de l'association Roller Alger qu'il fréquente depuis sa création en 2009, ils sont une quinzaine à parcourir les rues de la capitale. «Peu importe l'endroit où on pratique. Tout ce qui compte, c'est qu'on puisse faire du roller», assure-t-il tout en déplorant le manque de locaux et de matériel nécessaire. Son style, des jeans plutôt larges, des tee-shirts larges et des baskets… de préférence de marques connues et adorées des passionnés de skateboard (Fox, De Shoes, Energy). -Zohir, 17 ans : Entre streetwear et reggae Zohir est l'un des plus jeunes participants à l'atelier. Pour pouvoir apprendre quelques mouvements de skate, ce lycéen en 2e AS vient de Koléa. Khaled a vérifié, dans son quartier, ils sont seulement… deux à pratiquer ce sport ! Ils prennent d'assaut les rues de Koléa sur leur planche mais aiment aussi faire du skate à la Grande-Poste et dans les rues de Aïn Benian, larges, et qui se prêtent donc à la glisse. La deuxième passion de Zohir, c'est la musique et la culture reggæ. Son style se résume donc à un mix entre le look skateur et le look rasta. -Khaled, 20 ans : N'importe qui peut faire du skate ! «Je pratique le skate depuis cinq ans, mais je me considère comme un simple amateur.» Khaled skate où il peut, dans les rues de son quartier, à Cinq-Maisons ou dans les rues d'Alger. Son style ? «Je n'en ai pas, répond-il, surpris. Il n'y a pas besoin d'avoir un style particulier pour faire du skate, le charme de ce sport, c'est que n'importe qui peut en faire.» Mais Khaled a son propre look : jeans larges, bonnet en toute saison et chaînes de couleurs autour du cou. Khaled a envie de se lancer plus sérieusement dans le skate et aimerait pouvoir adhérer à une association prochainement.
