La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) est désormais dotée d'une structure chargée de mettre à la disposition des malades des médicaments non enregistrés et destinés aux maladies rares. Outre sa mission d'approvisionner les hôpitaux, une cellule d'urgence est mise en place afin de répondre aux besoins urgents des établisements de santé dans les cas éventuels d'épidémies, de catastrophes naturelles ou de tout autre urgence. Cette nouvelle disposition intervenue, il y a près d'un mois suite à un arrêté ministériel datant du 15 mars 2004, vient justement pallier les ruptures de stocks de plusieurs gammes de produits enregistrées chaque année. La nouveauté est aussi le comptoir des grands malades qui ont eu du mal à se procurer leurs médicaments durant des années. Ces produits sont, pour la plupart, non enregistrés au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, d'autant que l'enregistrement est suspendu depuis deux années au niveau de la direction de la pharmacie. Seulement, les autorisations de mise sur le marché sont accordées. Des médecins spécialisés dans les pathologies lourdes estiment que de tels médicaments doivent être disponibles que ce soit au milieu hospitalier ou en officines. Pour eux, la santé n'a pas de prix. « Il faut mettre les moyens qu'il faut », soulignent-ils. La création de cette structure est déjà un pas en avant pour une meilleure prise en charge de ce type de malades, bien que les pays voisins soient très en avance dans ce domaine. Médicaments en temps réel En effet, la création d'un tel office permettra à plusieurs malades d'avoir leurs médicaments en temps réel au lieu d'attendre le départ d'un ami, d'un proche ou du voisin pour un pays d'Europe pour l'acheter. Selon la responsable de ces deux structures au niveau de la PCH, Melle Chenoufi, la mise en place de cette structure est en cours et des médicaments sont mis à la disposition des malades qui s'adressent à la PCH. Des laboratoires sont sollicités par la PCH pour importer ces médicaments de différentes classes thérapeutiques. Il s'agit de l'oncologies toutes formes de cancer), des produits neurologiques, comme la sclérose en plaques (l'Interféron bêta), pour l'hypertension, les anémies sévères chez les sujets dialysés, etc. Des contrats de partenariat sont d'ores et déjà engagés ainsi que les négociations avec les différents fournisseurs. Les prix des produits, il faut le noter, dépassent pour la majorité les 5000 DA et ils sont d'une grande efficacité pour ces maladies jugées très lourdes. Selon les spécialistes, certains cancers sont carrément guéris avec un certain nombre de produits existants et non enregistrés. Leur disponibilité au niveau de la PCH sera d'une grande utilité pour certains malades. Ces derniers, il faut le dire, sont confrontés à un autre problème, celui du non-remboursement par la sécurité sociale. La question est, selon certaines sources, en étude entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le ministère du Travail et de la Sécurité sociale afin de les intégrer dans la liste des médicaments remboursés. Selon Melle Chenoufi, des négociations seront engagées avec les laboratoires afin d'avoir certains produits à bas prix surtout dans le cadre d'un achat global. Il est clair que ces produits ne sont pas à la portée de toutes les bourses. L'on signale que seulement 10% des malades, toutes maladies confondues, ont les moyens de se payer ce type de produits pharmaceutiques. A titre d'exemple, dans le cas de l'oncologie, l'on retrouve le produit Glivec qui coûte 300 000 DA (30 millions de centimes) ; Mabthera pour combattre les lymphomes non hodgkiniens agressifs est vendu à près de140 000 DA et le malade a besoin entre six et huit cures. Il y a aussi d'autres dont les prix varient entre 80 000 à 40 000 DA pour certaines maladies rares. Selon notre interlocutrice, tous les produits inexistants seront normalement disponibles d'ici le mois de septembre et d'autres structures simillaires seront créées d'ici là à Oran, Annaba et Biskra afin que l'on puisse fournir localement les médicaments aux malades. Ce dépôt-vente sera d'une grande utilité pour les malades à large spectre (toutes classes confondues) si les pouvoirs publics font de cette catégorie de la population une de leurs préoccupations majeures. L'introduction de ce type de produit dans les hôpitaux serait encore mieux d'autant que le système de contractualisation comme dicté dans le cadre de la réforme hospitalière ne tardera à être mis en place.