Les retraités, qui réclament la suppression de l'IRG au-dessous de 40 000 DA, ne cachent pas leur déception des résultats de la tripartite l Pour eux, l'argument du «coût financier» de cette suppression ne tient pas la route. Après les réactions en cascade des syndicats autonomes, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) affiliée à l'UGTA, réagit aux résultats de la tripartite tenue ce week-end à Alger. A l'instar des syndicats autonomes qui ont qualifié les décisions de la tripartite de «non-événement» et de «mascarade», la FNTR exprime sa déception en raison de la non-prise en charge des doléances des retraités lors de cette rencontre. «Les retraités sont insatisfaits et déçus des résultats de la tripartite. On s'attendait à ce que cette rencontre nous apporte de l'oxygène pour respirer et souffler un peu, mais il n'en fut rien», nous a affirmé le secrétaire général de la FNTR, joint hier par téléphone. En effet, le dossier des travailleurs retraités a été complètement évacué lors de cet événement. Pourtant, les retraités attendaient beaucoup de ce rendez-vous dont ils escomptaient des augmentations comme les autres travailleurs de la Fonction publique. Mais il n'en fut rien. Tout indique que leurs revendications sont renvoyées aux calendes grecques. «Seuls les moudjahidine sont touchés, comme toujours, par cette augmentation accordée aux travailleurs», a dit avec ironie un membre du bureau de la FNTR de la wilaya d'Alger, rencontré au siège de l'UGTA. Selon ce syndicaliste, les travailleurs retraités ruminent leur colère. Ils sont gagnés par la lassitude et le dégoût face au mépris affiché par le gouvernement. Pour lui, l'UGTA, tout en se disant le représentant légitime des travailleurs, n'a en réalité rien fait pour plaider la cause des travailleurs retraités alors que des promesses leur avaient été faites lors du rassemblement des retraités devant le siège de la centrale syndicale les 15 et 25 juin dernier. Désenchantement «On s'attendait vraiment à ce qu'ils se penchent sérieusement sur les problèmes des retraités, qui vivent pour la plupart dans la précarité. Mais au final, c'est le désenchantement», a-t-il regretté. «Pourtant, ce n'est pas un problème d'argent. L'argent existe à profusion dans les caisses de l'Etat. C'est la volonté politique qui fait défaut», a-t-il ajouté. Les travailleurs retraités ne comptent pas rester les bras croisés devant cette situation déplorable, eux qui se sont tant sacrifiés, donnant le meilleur d'eux-mêmes pour l'intérêt de l'Algérie. Selon ce syndicaliste, les travailleurs retraités projettent d'investir la rue pour arracher leurs revendications légitimes ; ils sont déterminés à aller jusqu'au bout pour faire aboutir leurs revendications, comme les autres travailleurs de la Fonction publique. C'est dans cette optique que les retraités ont lancé un appel à des rassemblements devant le siège de l'UGTA à Alger et devant les sièges des caisses nationales de retraites (CNR) pour les travailleurs retraités des autres wilayas, le 25 octobre. «Il y a des retraités qui perçoivent 10 000 à 15 000 DA et même moins. Est-il concevable, avec la cherté de la vie, la flambée des prix des produits de première nécessité et l'érosion du pouvoir d'achat, de vivre avec ce pécule ?» s'est-il interrogé avec dépit. Pour rappel, les travailleurs retraités réclament une augmentation de l'ordre de 40%, une harmonisation des salaires par rapport aux travailleurs actifs, la suppression de l'IRG pour les pensions de moins de 40 000 DA et la régularisation de la catégorie des travailleurs ayant bénéficié d'une retraite anticipée.