En dépit des perspectives de production prometteuses, la tension devrait continuer sur les marchés céréaliers mondiaux en 2011-2012, a souligné jeudi l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans son dernier bulletin trimestriel. La reprise attendue de la production céréalière mondiale alliée à une demande plus faible que précédemment anticipée contribuent pour le moment à une baisse des prix, d'après le rapport.A l'exception du riz, les prix internationaux de toutes les céréales ont fortement chuté en septembre 2011.L'indice de la FAO mensuel des prix alimentaires a ainsi baissé de 2% en septembre par rapport à août, particulièrement en raison de la baisse des prix internationaux des céréales, du sucre et des huiles. La production céréalière mondiale devrait atteindre 2,3 milliards de tonnes pour la campagne de commercialisation en cours, soit 3% de plus qu'en 2010-2011. Ce chiffre dépasse de 3 millions de tonnes les prévisions établies le mois dernier, principalement en raison des attentes améliorées pour les cultures de blé et de riz, note la FAO. Malgré les gains de production prévus, l'incertitude règne en revanche en ce qui concerne l'impact sur la sécurité alimentaire mondiale, eu égard au ralentissement de l'économie planétaire, prévient cette organisation. Après avoir diminué au cours des deux années précédentes, les importations céréalières totales des pays à faible revenu et à déficit vivrier au cours de la campagne de commercialisation 2011-2012, devraient augmenter d'environ 4 millions de tonnes, soit une hausse de 5% par rapport à 2010-11. Cela s'explique par la stagnation de la production céréalière de ces pays, à l'exception de l'Inde. Ces prévisions pessimistes ne sont pas de bon augure pour l'Algérie, lourdement dépendante des importations de céréales sur les marchés internationaux pour couvrir ses besoins. Durant la même période en 2011, les importations de l'Algérie de céréales, semoule et farine, sont passées de 1,02 milliard de dollars au 1er semestre 2010 à 2,04 milliards, soit une progression de plus de 99%, selon les derniers chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS).Par conséquent, la facture alimentaire a enregistré un bond de 59% au premier semestre 2011 : 4,83 milliards de dollars contre 3,02 pour la même période de 2010. La part des céréales dans la structure des produits alimentaires importés est de 42,31%. Ces importations visent officiellement à sécuriser les approvisionnements et éviter une flambée des cours intérieurs.Mais, selon des observateurs, le gouvernement algérien, en important massivement, veut faire face aux risques de pénurie de produits alimentaires susceptible de créer des émeutes sociales. La FAO note, par ailleurs, que 32 pays à travers le monde ont besoin d'aide extérieure en raison de mauvaises récoltes, de conflits, de l'insécurité, de catastrophes naturelles et de l'envolée des prix alimentaires sur certains marchés internes.