En dépit de bonnes récoltes céréalières avec une production mondiale de 2,208 milliards de tonnes attendue pour 2009, une crise alimentaire n'est pas à écarter dans des dizaines de pays en voie de développement. Les prix risquent d'être élevés, selon l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En effet, même si les perspectives sont «encourageantes», une trentaine de pays sont en crise et nécessitent une aide d'urgence du fait de catastrophes naturelles, de conflits ou de problèmes économiques, selon la FAO.«Les prix des produits alimentaires locaux dans les pays en développement restent élevés malgré une baisse accrue des prix internationaux, et alors que les récoltes céréalières sont bonnes dans l'ensemble», écrit la FAO dans son rapport «Perspectives de récoltes et situation alimentaire», publié jeudi dernier à Rome, «En Afrique subsaharienne, 80 à 90% des prix céréaliers inspectés par la FAO dans 27 pays restent 25% plus élevés que ceux pratiqués avant la flambée des prix alimentaires d'il y a deux ans», affirme l'agence. «En Asie, en Amérique latine et aux Caraïbes, une inspection des prix alimentaires dans 31 pays montre, là encore, qu'entre 40 et 80% des prix restent 25% plus élevés que pendant la période de pré-crise alimentaire», poursuit la FAO. Selon le rapport repris par les agences, différentes raisons expliquent la fermeté des prix, notamment «des récoltes moins abondantes, des importations plus importantes ou différées, des troubles civils […], des dévaluations des monnaies nationales, des changements dans les politiques alimentaire et commerciale, une demande et des revenus en augmentation ainsi que des contraintes au niveau des transports et une hausse de leurs coûts». Les perspectives en ce qui concerne les céréales «restent satisfaisantes et ce, malgré une baisse de la production céréalière mondiale pour 2009», estime par ailleurs la FAO. «La production céréalière 2009 devrait atteindre 2,208 milliards de tonnes, soit 3,4% de moins que la récolte record de l'année précédente mais elle conserverait néanmoins la deuxième place au classement général absolu des bonnes récoltes», selon l'agence onusienne qui se penchera en novembre prochain sur le problème de la sécurité alimentaire dans le monde. Le sommet de l'alimentation se tiendra à Rome du 16 au 18 novembre 2009 en vue de dégager un consensus sur l'éradication de la faim. Le cap historique du milliard d'affamés a été franchi en 2009 et les objectifs du millénaire pour le développement sont déjà compromis en raison de la crise financière. Laquelle a poussé de nombreux pays à réduire leurs aides aux pays pauvres. R. E.