L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a estimé jeudi que les prix des céréales resteraient élevés, au détriment des pays les plus pauvres, malgré une forte production enregistrée en 2007. Selon les prévisions de cette organisation onusienne, la production céréalière mondiale en 2007 devrait atteindre 2,101 milliards de tonnes, grâce à la croissance de la production des céréales secondaires, notamment le maïs, aux Etats-Unis. La FAO a souligné que ce chiffre représentait "un niveau de production record, en hausse de 4,6% par rapport à l'an dernier". "De bonnes récoltes sont encore en train d'être enregistrées dans la plupart des pays du Sahel et d'Afrique de l'Est tout comme en Asie en dépit des inondations, des glissements de terrain et des cyclones qui ont frappé plusieurs pays durant la croissance" des céréales a, en outre, indiqué la FAO. Toutefois, les prix internationaux des céréales demeurent élevés et fluctuants", ajoutera l'Organisation. Il est clair, en tout cas, qu'il est très difficile aujourd'hui d'échapper à la réflexion sur l'équilibre du marché des céréales, que ce soit dans le monde, en Europe, en Asie ou en Afrique. La population mondiale progresse, les pratiques alimentaires changent et de nouveaux débouchés non alimentaires (biocarburants en particulier...) apparaissent. Face à une hausse confirmée de la demande mondiale, la production mondiale pourra-t-elle suivre ? Si oui, comment et à quel prix ? A chacun sa version des faits. Mais une chose est sûre ; tout le monde est d'accord sur le fait que les prix seront maintenus à la hausse. D'après le rapport de la FAO , la fluctuation des cours est expliquée par "une demande soutenue, en particulier sous l'impulsion de l'industrie des biocarburants, et des niveaux de stocks au plus bas, ainsi que d'accroissements insuffisants de la production, essentiellement de blé, dans les pays exportateurs". En conséquence, cette hausse des prix sur le niveau international s'est traduite, toujours selon la FAO, par un "renchérissement des aliments de base pour les consommateurs de nombreux pays et les plus touchés par cette inflation sont les pays en développement qui sont fortement tributaires des importations pour couvrir leurs besoins de consommation céréaliers". Les populations à faible revenu seront les premières à subir cette hausse des cours, "leurs apports énergétiques quotidiens reposant davantage sur les produits à base de céréales", a résumé l'organisation. Dans son rapport, la FAO a indiqué que 37 pays sont actuellement en situation de crise alimentaire, dont le Bangladesh, le Zimbabwe, le Lesotho, le Swaziland, le Congo ou encore le Burundi alors que pour l'année 2008, "les premières perspectives de récolte du blé sont favorables", selon la même source.