Les climatologues plaident pour une réduction de 50% des émissions du gaz à effet de serre d'ici à 2050. Le Centre culturel français a abrité, lundi dernier, une conférence sur le réchauffement climatique, animée par Jean Jouzel, célèbre climatologue, reconnu mondialement pour ses analyses de la glace de l'Antarctique et du Groenland, et co-lauréat, en 2007, du prix Nobel de la paix. La conférence s'est déroulée en présence des consuls de France et d'Espagne, Jean Louis Soriano et José Manuel Rodriguez, ainsi que de la nouvelle rectrice de l'université de l'USTO, le Pr Derdour Aïcha. D'entrée, Jean Jouzel établira, dans son propos, la thèse selon laquelle le réchauffement de la planète est lié, de près ou de loin, aux activités humaines. Ils pointent du doigt les hommes comme principaux responsables de l'augmentation de l'effet de serre. Toutefois, dira-t-il, il n'est jamais trop tard pour bien agir ; et de préconiser ainsi, afin de réduire la catastrophe, la diminution des émissions d'ici à 2015, «ou au plus tard à 2020», et cela avant d'aller à leur division par deux d'ici à 2050. Il est urgent, selon lui, de limiter le réchauffement à 2°. Pour cela, tous les pays, qui ont ratifié les accords du Sommet de Copenhague, doivent fournir des efforts. «L'effort doit être différencié, mais tous les pays, à terme, doivent y participer», dit-il avant de poursuivre : «Il ne sert à rien de fournir des efforts si les pays émergents et même les pays les moins avancés ne s'y mettent pas à leur tour». Une petite précision est cependant de mise : «Dans l'histoire de l'humanité, il y a des périodes plus chaudes à la variabilité naturelle du climat.» Mais le hic aujourd'hui, est qu'on ajoute à cet état de fait l'activité humaine qui s'est montrée nuisible à l'équilibre planétaire. Pour ce qui est de l'Algérie, l'on saura ainsi que de l'année 1970 à l'année 2010, le pays a subi un réchauffement moyen de 0,66°. «Des pays comme l'Algérie aussi doivent se montrer sensibles à ces questions de réchauffements», dira-t-il pour conclure. Un débat a ensuite été lancé avec l'assistance présente. Pour rappel, Jean Jouzel est directeur de recherches aux CEA (Commissariat à l'énergie atomique). Son travail d'analyse, notamment sur les glaces de l'Antarctrique et du Groeland, ont permis de connaître on ne peut mieux ce qu'on appelle le paléoclimat, qui est le climat terrestre. Il est notamment auteur de Planète blanche, les glaces, le climat et l'environnement (2008 édition Odile Jacob), livre co-écrit avec Claude Lorius.