A propos de ce genre de transporteurs, qui sont malheureusement nombreux, cela relève de l'incivisme, plutôt de l'inconscience. Les routes bordjiennes et même l'autoroute sont jonchées de débris, tels bris de verre, objets métalliques, gravier, carcasses d'animaux écrasés et bien d'autres détritus. Ce qui sans nul doute constitue un danger réel et constant pour les automobilistes ainsi que les piétons. L'obligation faite aux camionneurs de bâcher leurs véhicules lors du transport de certains produits tels que le sable ou le gravier, est outrepassée; aussi l'on dénombre beaucoup de dérapages, dont sont victimes les usagers des principaux axes routiers de la wilaya. La loi est claire, elle interdit aux camions chargés de circuler sans bâche de couverture et de protection de leur marchandise, de ne pas dépasser le volume ou le poids maximum du véhicule. De fait, certains camions prennent plus que le contenu de leurs bennes et si le surplus n'est pas couvert par une bonne et solide bâche, il ne manquera pas de se déverser le long de l'itinéraire suivi pour devenir la cause de nombreux accidents. «Il y a constamment des rejets de caillasse provenant de camions chargés de graviers, qui atterrissent sur les pare-brise des véhicules lors des dépassements», remarque Farid, dont le pare-brise a été étoilé récemment, en doublant un poids lourd. Sur ce point, nous avons voulu connaître l'avis de quelques automobilistes et piétons de Bordj Bou Arréridj. Lazhar, un jeune cycliste, nous dira à ce propos: «Les motos et les vélos ont une très faible surface de contact avec la route et donc une très faible quantité de débris peut leur causer une perte de traction. Le nettoyage des chaussées est une action simple et efficace d'amélioration de la sécurité routière et de préservation des vies. Les débris peuvent aussi causer des crevaisons aux motos et vélos, affectant sérieusement leur maniabilité et créant souvent des accidents». Il a déclaré aussi que «les collectivités locales sont prêtes à dépenser une petite fortune en ralentisseurs et autres équipements urbains destinés à ralentir le trafic, mais qu'un peu de ménage apporterait de réels bénéfices pour la sécurité routière à un coût minime». Abdelwahab, un ancien chauffeur de la SNTR, victime de désagréments causés par le non-respect de la réglementation, raconte sa mésaventure: «Hier, j'ai pris le volant pour me rendre à Hammam Bibane, à 50 km de chez moi. Direction l'autoroute, des files de camions à n'en plus finir. Un moment donné, à cause de travaux sur la voie et de la circulation réduite à une bande, je me suis retrouvé bloqué derrière un camion transportant du gravier. Au bout de 10 secondes, je me suis rendu compte qu'il perdait des gravillons et que j'en recevais plein sur l'avant de la voiture. Du coup, j'ai augmenté l'écart séparant les 2 véhicules et attendais la 1ère occasion pour le dépasser. Au moment où je le doublais, j'ai vu clairement qu'il était mal bâché, c'était un vieux drap en tissu bas de gamme qui servait de bâche. Le chauffeur était en train de nuire à tous les automobilistes qui avaient le malheur de se retrouver derrière lui.» Et d'ajouter: «Ces gens devraient payer les factures de tous les automobilistes victimes et qui doivent avoir la présence d'esprit de relever leur plaque.» Un livreur interrogé nous relate: «J'ai vu des camions qui perdaient des ordures, du papier, etc. Sans doute, ils ne sont pas bâchés pour gagner du temps, donc de l'argent, ce qui prime, bien sûr, sur tout le reste, même la sécurité d'autrui.» En ville, les piétons n'échappent pas au massacre, au passage des camions, ils risquent d'être touchés et blessés par des jets de pierres ou d'autres objets hétéroclites.