Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a opéré hier un revirement spectaculaire en annonçant qu'aucun nouveau parti ne sera agréé avant la promulgation de la nouvelle loi sur les partis. Aucun agrément ne sera délivré pour les nouvelles formations politiques avant l'adoption de la nouvelle loi sur les partis par le Parlement. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier à Alger, Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, en marge d'une cérémonie de sortie de promotion d'officiers, de sous-officiers et d'agents d'intervention de la Protection civile. A travers cette sortie médiatique, M. Ould Kablia vient de se rétracter par rapport à ses récentes déclarations dans les colonnes de notre confrère Wakt El Djazaïr dans lequel il avait affirmé que les nouvelles formations politiques peuvent être agréées avant l'adoption de la nouvelle loi sur les partis par le Parlement. Daho Ould Kablia coupe ainsi l'herbe sous le pied de ces nouvelles formations politiques en les privant d'une participation certaine aux prochaines élections législatives et locales qui auront lieu au printemps 2012. En effet, la lenteur des procédures pour obtenir un agrément, l'organisation d'un congrès constitutif et la préparation pour des élections législatives et locales qui nécessitent un intervalle de temps conséquent, ne plaident pas du tout en faveur de ces nouvelles formations politiques demandeuses d'agrément. Pourquoi ce cafouillage et ce revirement du ministre de l'Intérieur autour de cette question d'agrément des nouvelles formations politiques ? A-t-il subi des pressions pour revoir en si peu de temps sa copie ? Selon les observateurs de la scène politique nationale, l'agrément «tardif» de nouvelles formations politiques profiterait aux partis de l'Alliance présidentielle. Car en évitant la participation de ces nouvelles formations politiques, on exclut à coup sûr l'émiettement des voix et on les empêche de tomber dans l'escarcelle des partis nouvellement créés pour assurer une fois encore le contrôle du Parlement par les partis de l'Alliance présidentielle. «Je n'ai jamais dit que l'Alliance présidentielle freinait les réformes. Mais il est de mon devoir de défendre mes positions pour faire avancer les réformes du président de la République», a répondu par ailleurs le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à une question sur les blocages qu'exercent les partis de l'Alliance sur la nouvelle loi sur les partis politiques. Même s'il souhaite vivement que les orientations du président de la République soient concrétisées ; pour lui, c'est au Parlement que revient de se prononcer en dernier lieu. Concernant la représentation des femmes dans les institutions élues, en dépit des multiples blocages, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est montré confiant quant à l'aboutissement aux résultats escomptés.