Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a indiqué hier que plusieurs demandes d'agrément de partis politiques sont en souffrance au sein de son département. «Il y a 40 demandes qui attendent leur agrément mais qui sont actuellement en suspens», a déclaré le ministre de l'Intérieur à partir de Tlemcen où il a animé un point de presse en marge de la visite du président de la République dans cette wilaya. C'est la première fois depuis l'ouverture démocratique en 1990, qu'un pareil chiffre a été révélé par un haut fonctionnaire de l'Etat. Habituellement, ce sont quatre ou cinq partis qui sont médiatisés pour le refus de leur agrément. «Ces demandes ne seront examinées qu'après la promulgation de la nouvelle loi sur les partis», a ajouté Daho Ould Kablia qui n'a pas précisé de quelles tendances sont ces partis naissants que son département refuse d'agréer. Dans un discours qu'il a adressé à la nation ven-dredi dernier, le Président Bouteflika a annoncé un programme de réformes politiques, prévoyant notamment une révision de la Constitution, de la loi électorale et de celle concernant les partis politiques. «Nous attendons cette loi sur les partis pour examiner l'attribution des agréments car on a fait l'expérience au début des années 890 quand on a agréé près de 54 partis et 30 ont totalement disparu. Nous ne voulons pas refaire cette expérience», a ajouté le ministre de l'Intérieur. Interpellé sur le volet sécuritaire, Daho Ould Kablia a confirmé l'attentat qui a ciblé les éléments de l'ANP à Yakourène dans la wilaya de Tizi Ouzou, sans pour autant en dire plus sur le bilan. «L'attentat a ciblé des militaires et en tant que corps de police, nos unités n'interfèrent jamais dans le travail des cantonnements de l'Armée», a-t-il répondu à la question de la journaliste de L'Expression qui l'interrogeait sur cet attentat et sa visite d'il y a quelques jours dans cette même région. «Je me suis déplacé dans la région en compagnie du Dgsn et on a changé le chef de sûreté de wilaya car on a constaté des défaillances et un laisser-aller.» En effet, la région de Kabylie est marquée par une situation sécuritaire des plus dégradées depuis ces trois dernières années. Des enlèvements, le racket et des attentats font le quotidien de cette région. A la fin de mars dernier, la Direction générale de la Sûreté nationale a opéré un changement au niveau de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou. Le chef de sûreté de la wilaya déléguée à Draria (Alger), en l'occurrence Moussa Belabbas, a pris les commandes en remplacement du partant, Amar Djenati.