Selon le président du CNMP, la cherté du produit est due, en plus de la rareté dans les eaux, aux pratiques de certains spéculateurs. L'Algérie a enregistré durant le mois de septembre 2011 une production record de sardines avec 580 tonnes dans le seul port de Mostaganem dans l'Ouest algérien», s'est réjoui le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdellah Khanafou, qui a parlé d'une abondance de poissons pélagiques, surtout à l'est du pays. Une nette baisse des prix a été signalée ces derniers jours : la sardine, cédée à plus de 400 DA durant l'été n'est vendue qu'à 100 DA dans certains poissonneries de la capitale, constate-on. Le Comité national des marins-pêcheurs (CNMP) parle d'un «leurre», puisque, selon la même source, ces tarifs sont appelés à augmenter et que cette baisse est «conjoncturelle». «La sardine à 50 ou 60 DA, c'est un leurre. Le ministère de la Pêche ne doit pas se satisfaire de cette tendance, lorsque l'on sait que le produit mis sur le marché n'est pas commercialisable vu sa petite taille. L'abondance dont se réjouit le ministre est factice», indique Hocine Bellout, président du CNMP, affilié à l'UGCAA. Les marins qui vendent leurs produits sont en infraction avec la réglementation. «Un décret exécutif (no 61616 ; 61472 ; 04-82 de mars 2004), qui parle des modalités de commercialisation du produit, stipule que les sardines ne doivent pas mesurer moins de 11 cm. Mais sur les marchés, on trouve surtout de la petite sardine à des prix très abordables. A Annaba, 75 tonnes de ce genre de poissons ont été jetées à la mer, vu que les vendeurs n'en veulent pas. Les marins pêchent avec des filets à mailles serrées», ajoute Hocine Bellout. Le responsable du comité assure que cette tendance à la baisse ne va guère durer. «Dans une vingtaine de jours, les prix vont de nouveau grimper. Ils atteindront les 500 DA sinon plus. Le poisson est un produit migratoire et en attraper toujours n'est jamais évident. En Méditerranée, on pêche de moins en moins de sardine. Les Grecs ont vu la disparition de cette espèce de leurs côtes depuis 3 ans», signale Bellout. Et de préciser : «Il y a quatre ans, nous avions pêché 230 000 tonnes. Le ministre a parlé de 193 000 tonnes pour cette année. La production est d'à peine 73 000 tonnes.» Le président du CNMP assure que la cherté du produit est due, en plus de la rareté dans les eaux, aux pratiques de certains spéculateurs. «Les services de la DCP, les différents services de sécurité laissent se prospérer l'informel dans la Pêcherie et les poissonneries de la capitale. Des vendeurs, venus des wilayas limitrophes, s'installent à 3h du matin en face de la Pêcherie d'Alger et écoulent leurs quantités de poissons bleus ou blancs sans qu'ils soient contrôlés et participent aux pratiques spéculatives qui font augmenter le prix de la sardine qui atteint 10 fois son prix chez le consommateur», s'indigne Bellout.