Photo : Slimene S.A. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdellah Khanafou, a donné, hier, le coup d'envoi de la campagne de prospection des petites ressources pélagiques (sardine, sardinelle, allache, anchois, bogue et bonite) des côtes algériennes entre les isobathes 20 et 500 mètres. Le coup d'envoi de la campagne d'évaluation des ressources halieutiques nationales, qui sera réalisée par des chercheurs algériens, a été donné, hier, à Alger par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou. Cette campagne, qui démarrera le 17 octobre prochain, sera effectuée par le bateau de recherche algérien, baptisé du nom du Chahid Grine Belkacem, avec à son bord 11 chercheurs algériens assistés de deux Sud-Coréens. Il s'agit de la première sortie de ce bateau, acquis par le ministère en février et qui va effectuer cette fois une évaluation des ressources pélagiques ou poisson bleu (sardine, sardinelle, allache, anchois, bogue et bonite). Cette campagne s'inscrit dans le cadre de l'actualisation des données des précédentes campagnes effectuées en Algérie pour connaître ses ressources halieutiques. Des cartes localisant le stock «pêchable» seront établies à l'issue de ces évaluations pour les soumettre aux professionnels. «Nous devons convaincre les professionnels que c'est la seule issue pour préserver cette ressource, qui est certes renouvelable, mais il y a des conditions pour qu'elle le demeurera», a indiqué le ministre, affirmant que cette démarche va œuvrer à lutter contre la pêche illicite et à la dynamite. Cette opération s'inscrit dans le cadre de l'actualisation des données des précédentes campagnes menées jusque-là pour l'estimation des ressources halieutiques nationales. Nouveauté : pour la première fois, cette campagne sera réalisée par des équipes de scientifiques et des chercheurs algériens du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA). Et c'est pour la première fois, également, qu'elle sera menée sur le bateau de recherche algérien GrineBelkacem acquis par le ministère le 21 février 2011. L'opération s'étalera sur une période d'un mois, soit du 18 septembre au 17 octobre de l'année en cours. Le choix de cette période n'est pas fortuit. Il est motivé du fait que celle-ci (période) permet aux experts d'avoir une idée précise sur le potentiel pêchable durant toute l'année. Objectifs : la répartition spatiale et bathymétrique des distributions des bancs à travers le littoral pendant la saison de l'automne par analyse géostatique, la collecte des paramètres environnementaux (température de surface de l'eau, salinité de l'eau...). Le premier responsable de secteur fera savoir que l'opération a pour but, en outre, la mise en œuvre d'une carte localisant le stock pêchable national. Pour lui, cette campagne, une fois les résultats connus, mettra fin à la pêche illicite. BAISSE DES RESSOURCES DE 20% L'ANNEE DERNIÈRE Les ressources halieutiques ont diminué. L'année écoulée, une baisse de 20% a été enregistrée, indiquera M. Abdellah Khanafou. «Nous n'avons pas un stock pêchable important», révélera-t-il. Comme pour répondre à ceux qui déplorent le manque de richesses halieutiques en dépit d'un littoral large de 1200 kilomètres, le ministre expliquera que «la ressource ne se mesure pas par la largeur du littoral». Une nouvelle fois, le représentant du gouvernement ne veut plus entendre parler de l'existence de la vente de poisson en haute mer. «Je ne pense pas que ce genre de pratique existe. Ce ne sont que des rumeurs propagées du temps des sociétés mixtes», affirmera-t-il. HAUSSE DES PRIX, L'EXPLICATION DU MINISTRE Constat. Les prix des produits halieutiques flambent. La sardine, aliment très prisé par les ménages, se vend actuellement à raison de 200 dinars le kilogramme. M. Abdellah Khanafou expliquera cette cherté par la forte demande sur la denrée. En termes plus clairs, le ministre indiquera que les prix sont décidés selon la loi de l'offre et de la demande. «Nous avons un stock qui ne dépasse pas les 220.000 tonnes. Nous ne sommes pas encore en mesure de satisfaire la demande nationale, encore moins penser à l'exportation», soulignera-t-il. Afin de booster la production nationale, le ministre soulignera que le développement de l'aquaculture est une condition sine qua non. Et là, il semble que son département n'est pas resté les bras croisés. Et pour cause ! 158 projets seront lancés prochainement. Le but n'est autre que de porter cette production à 42.000 tonnes. M. Abdellah Khanafou est optimiste quant à la réalisation de cet objectif déclarant que «d'autres pays ont bel et bien réussi, pourquoi pas nous ?», avant de renchérir que pas moins de 450 sites sont recensés pour abriter cette activité. PORTS DE PÊCHE, BIENTÔT SOUS L'AUTORITE DU MINISTÈRE Les ports de pêche sont appelés à connaître, d'ici deux mois, un nouveau gérant. Il s'agit du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, annoncera le premier responsable en charge de secteur. Notons que la gestion de ces structures est dévolue aux entreprises de gestion des ports de pêche et des abris de pêche (EGPP) relevant de la Société de gestion des participations de l'Etat des ports (Sogeports). Le ministre est catégorique : «Rien ne marchera si ces infrastructures ne sont pas gérées par le ministère qui gère, en amont et en aval, le secteur halieutique», estimera-t-il avant d'affirmer que cette démarche vise à réguler le marché de la production halieutique et une meilleure exploitation de cette ressource.