La réglementation sur la pêche au thon rouge, que les armateurs propriétaires de thoniers considèrent comme pénalisante, va connaître deux changements et non des moindres. La clause imposant la pêche dans les eaux territoriales sera annulée et la procédure de permis de pêche sera allégée. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdellah Khanafou, hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Deux mesures qui, selon le ministre, vont permettre une participation plus nombreuse à la campagne de pêche au thon rouge 2012. Elle était, en effet, insignifiante auparavant du fait que les armateurs versés dans ce type de pêche ne se bousculaient pas pour demander des permis de pêche. A la fin du deuxième trimestre 2011, le ministère n'a réceptionné que deux demandes d'autorisation de pêche au thon rouge, auxquelles il a donné son accord. Rappelons que ce peu d'engouement chez les patrons de pêche au thon rouge ne date pas de l'année dernière. Les campagnes des années précédentes ont enregistré une participation aussi faible des pêcheurs algériens. Des patrons de thoniers avaient décidé de leur propre chef de ne pas participer aux campagnes de pêche annuelles bien que l'exploitation de cette variété de poisson soit réservée aux seuls armateurs algériens qui, de plus, ont bénéficié d'une aide de l'Etat à hauteur de 60% pour l'acquisition de 15 thoniers. Ce refus de participer n'a d'ailleurs pas été du goût de la tutelle au point où le ministre de la Pêche a décidé de sévir. Tout en regrettant que le quota de l'Algérie de 1 000 tonnes de thon pour 2009 n'ait pas été pêché, M. Khanafou avait en effet annoncé à l'époque que des mesures seraient prises à l'encontre des armateurs qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat pour acquérir des thoniers, tenus de rembourser les prêts au risque d'être poursuivis en justice. À noter que la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), dont l'Algérie est membre, a décidé de réduire le quota de l'Algérie. De 1 000 tonnes en 2009, il passera à 616 tonnes en 2010 et à 298 tonnes pour 2011. Une amputation de 318 tonnes qui ont été réparties entre quatre pays. Pour revenir à l'intervention du ministre sur la Chaîne III, le responsable s'est aussi prononcé sur l'opération d'évaluation des ressources des petits pélagiques menée par des chercheurs nationaux à bord du bateau scientifique «Grine Belkacem» qui, depuis le 19 septembre, sillonne les côtes algériennes pour faire des relevés qui permettront d'établir le potentiel de ressources halieutiques de l'Algérie. La mission du bateau d'étude prendra fin le 17 octobre prochain. Le ministre indiquera, toutefois, que «les premiers résultats révèlent une abondance de poissons pélagiques à l'est du pays et permettent d'avancer une abondance pélagique, à savoir des poissons de grande consommation, comme la sardine, la sole et le maquereau qui constituent 80% de la production nationale». M. Khanafou est aussi revenu sur l'importance de la campagne d'évaluation dont les objectifs sont de cartographier les bancs de poissons, d'élaborer un plan de gestion de la ressource, d'adapter les moyens de pêche et de se fixer sur les investissements à projeter. Enfin, concernant les indemnisations des pêcheurs durant la période du repos pélagique qui s'étale du 01 mai au 31 août, le ministre dira que son département a introduit une mesure dans le projet de loi de finances 2012 pour permettre aux marins-pêcheurs de bénéficier d'une compensation à hauteur du SNMG, soit 18 000 DA, mesure attendue dans le milieu des pêcheurs. Z. A.