Pour limiter les effets dévastateurs au plan social de la crise financière internationale qui touche de plein fouet son économie depuis 2008, le Portugal a lancé une offensive diplomatique pour tenter de sauvegarder – et pourquoi pas développer – les parts de marché acquises par les entreprises portugaises à l'étranger. C'est, en tout cas, dans cette perspective que Paulo Portas, ministre portugais des Affaires étrangères, est venu lundi soir à Alger. Et il ne s'en cache pas. Dans une conférence de presse animée conjointement avec Mourad Medelci, son homologue algérien, hier à Alger, M. Portas n'a pas hésité à qualifier le marché algérien d'«oxygène» pour les entreprises de son pays. Il n'est pas nécessaire de sortir d'une importante école d'économie pour comprendre la grande détresse dans laquelle se trouve actuellement Lisbonne. Pourquoi avoir choisi de commencer sa tournée par Alger ? Simple. Pour ceux qui ne le savent pas encore, l'Algérie représente pour le Portugal le second plus grand marché en Afrique derrière l'Angola. Ce n'est pas tout. Il s'agit là, selon les dires du diplomate portugais, d'un marché dynamique, en plein «développement» et qui offre d'énormes possibilités. Pour preuve : les exportations du Portugal vers l'Algérie durant les 7 premiers mois de l'année 2011 sont déjà de loin supérieures au volume total de celles de l'année dernière. «Cela veut dire que la croissance des échanges commerciaux va à grande vitesse entre les deux pays», a déclaré, satisfait, Paulo Portas, qui tenait tout particulièrement à faire connaître ces performances importantes, qui mentionnent également que les exportations énergétiques algériennes en direction de ce pays ont beaucoup évolué. Concrètement, comment l'Algérie peut-elle encore aider le Portugal ? Selon Mourad Medelci, «il ne sera pas question d'aide financière directe» mais plutôt de faire en sorte à ce que le climat des affaires demeure encore longtemps favorable pour les entreprises portugaises. Bref, il n'est pas question de leur fermer les vannes. Bien au contraire. «Nous considérons cela comme une aide, surtout en ces moments où nous constatons un rétrécissement du marché mondial et des activités des entreprises», a fait savoir le chef de la diplomatie algérienne. En contrepartie, la partie portugaise s'est dite prête à jeter les bases d'un «partenariat gagnant-gagnant» et à coopérer avec l'Algérie dans tous les domaines, sans exception. Y compris dans les TIC et les industries de défense. A ce propos, les deux pays ont décidé de mettre en place un groupe de travail qui identifiera les secteurs dans lesquels ils peuvent faire avancer leur coopération économique. Ledit groupe sera présidé, du côté algérien, par le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmaradi. A signaler que M. Medelci a annoncé la visite à Alger «dans les tout prochains jours», d'une délégation du CNT libyen à laquelle participeront des responsables de la sécurité. Cette visite, a-t-il dit, sera «le point de départ» d'une nouvelle ère de coopération avec la Libye.