Six détenus, dix-huit prévenus et une vingtaine d'avocats se sont retrouvés hier dans la salle n°5 du tribunal d'Alger pour la deuxième journée du procès de Chouaïb Oultache, l'assassin présumé du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, pour une affaire de malversation et trafic d'influence au profit de Algerian Business Multimedia (ABM). Chemise bleu ciel, le bras posé négligemment sur le rebord du box, Chouaïb Oultache, qui risque de deux à dix ans d'emprisonnement, est apparu calme et concentré sur les interventions de la quinzaine de prévenus appelés à la barre par la présidente du tribunal, Assia Chekal, dont la défense avait demandé la veille sa récusation pour non-communication à l'accusation du dossier instruit par la police judiciaire. Dossier dans lequel il est fait allusion aux conclusions de l'enquête menée par l'Inspection générale de la sûreté nationale (IGSN) sur la régularité du marché passé avec la société ABM, dans laquelle le gendre d'Oultache est actionnaire et également directeur-général adjoint. Mercredi, la défense avait déposé un recours auprès de la cour de justice et demandait le report de l'audience en attendant qu'elle statue sur sa requête. La présidente du tribunal avait refusé le report et a décidé de maintenir le procès qui doit se poursuivre aujourd'hui. «Ce qui est surprenant, c'est la rapidité avec laquelle la justice a traité cette affaire. Il ne lui a fallu que neuf mois (de mars à décembre 2010, ndlr) pour que se succèdent l'instruction puis l'appel auprès de la chambre d'accusation de la défense et de la partie civile pour un complément d'enquête et enfin l'ordonnance de renvoi auprès du tribunal criminel. C'est un record absolu. On espère que la justice traitera tous les Algériens avec la même célérité», fait remarquer un avocat de l'accusation.