C'est la fin du long règne du clan El Gueddafi sur la Libye. Après la mort, jeudi, du colonel El Gueddafi à Syrte et celle, annoncée le même jour, d'un de ses fils, Mouatassim, seul Seif Al Islam demeure recherché par la justice internationale. Les autres enfants du dictateur déchu et son épouse Safia sont soit morts, soit réfugiés en Algérie ou au Niger. A rappeler que Mouammar El Gueddafi a aussi adopté deux enfants ; un garçon, Milad, et une fille, Hannah, qui aurait péri, alors âgée de 15 mois, lors du raid américain de 1986 sur Tripoli. La question qui se pose maintenant est de savoir quel sort réserveront Alger et Niamey aux membres du clan qui ont trouvé refuge chez eux. Dans le cas de l'Algérie, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a rappelé mercredi la dimension purement «humanitaire» de la décision de l'Algérie d'accueillir la famille d'El Gueddafi. «Nous l'avons reçue pour des raisons humanitaires, le président Abdeljalil a reconnu que nous étions en droit de le faire», a-t-il souligné, relevant que «l'Algérie a montré l'exemple en tant que pays justiciable des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». M. Medelci a expliqué en outre que l'Algérie a «honoré de façon systématique l'ensemble des obligations qui sont les siennes en tant que membre de la communauté internationale et continuera à honorer ses obligations qui sont dictées par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité». En décodé, cela veut dire que le sort des membres de la famille El Gueddafi se trouvant en Algérie sont entre les mains de l'ONU. Le point sur ce qui reste du clan El Gueddafi.
-Mohammed : Le plus discret du clan Discret, Mohammed El Gueddafi, né en 1970, est l'aîné et le fils unique du premier mariage de Mouammar El Gueddafi avec Fatiha Al Nouri. Il présidait l'Organisme des télécommunications et le Comité national olympique. Il se trouve en Algérie depuis 29 août. -Hannibal : Le flambeur Militaire de formation, Hannibal El Gueddafi, né en 1978, est à l'origine de tensions avec Berne. Avec son épouse Aline, ils avaient été arrêtés en 2008 à Genève puis libérés sous caution. L'affaire avait fini par être classée sans suite. Il se trouve également en Algérie. -Aïcha : L'avocate Propulsée sur le devant de la scène lorsqu'elle a décidé, en 2001, de défendre l'ex-président irakien Saddam Hussein, Aïcha El Gueddafi a présidé la fondation caritative Waatassimou. Née en 1977, elle a été aussi envoyée par son père en mission aux Philippines où elle devait négocier avec les islamistes d'Abou Sayyaf la libération d'otages occidentaux. Comme Mohamed et Hannibal, elle s'est réfugiée le 29 août en Algérie, où elle a donné naissance à une petite fille. -Saâdi : Le sportif Président du conseil d'administration de la Libyan Arab Foreign Investment Company, qui détient 7,5% des parts de la Juventus de Turin, Saâdi a la réputation d'être un mordu de foot. Né le 25 mai 1973, il a d'ailleurs été capitaine de l'équipe nationale libyenne lorsqu'il jouait dans le championnat italien en 2003. Par la suite, il a dirigé une unité militaire d'élite. Il s'est réfugié le 11 septembre à Niamey (Niger). -Seïf Al Islam : De l'humanitaire à la guerre C'est le fils aîné de la seconde épouse de Mouammar El Gueddafi. Né le 25 juin 1972, docteur en philosophie de la London School of Economics, il s'est fait notamment connaître lors de sa médiation dans l'affaire des infirmières bulgares libérées en 2007. Seïf Al Islam a souvent été présenté comme le futur successeur de son père. Il avait promis de réprimer la rébellion dans le sang. Il est recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité. -Mouatassim : Le dauphin Né en 1975, médecin et militaire de carrière, il avait dirigé le Conseil de sécurité nationale et était le principal concurrent de Seïf Al Islam. Soupçonné de tentative de putsch, il était finalement revenu en grâce après un exil égyptien. Il a été retrouvé mort jeudi à Syrte. -Seïf Al Arab : Le confident du «guide» Né en 1980, Seïf Al Arab était aussi discret que son demi-frère Mohammed. Simple officier formé en Allemagne, il était proche de son père. Il a été tué, selon plusieurs sources, le 30 avril 2011 dans un raid mené par l'OTAN à Tripoli. -Khamis : Un militaire né Né le 27 mai 1983, Khamis était le benjamin des fils d'El Gueddafi. Formé en Russie, il a été chargé du commandement de l'unité d'élite des Forces spéciales. Il aurait joué un rôle important dans la répression de la révolte à Benghazi. Le CNT a annoncé sa mort le 28 août. Une chaîne de télévision syrienne l'a confirmée le 17 octobre.