Joueur le plus utilisé cette année (900 minutes de jeu) dans le onze du Dijon Football Cote d'Or, Chaher Zarour s'est imposé comme un des hommes de base du système Carteron (son coach). Le robuste défenseur central (1m88, 83kg) de 28 ans, dont la carrière linéaire (National, Ligues 2 et 1) ressemble à celle de Foued Kadir, a reçu la visite dimanche de Nordine Kourichi. Le Franco-Algérien se dit prêt à relever le défi de la sélection. Entretien avec un battant qui postule au sein d'une défense algérienne en pleine recomposition. - Kourichi était dans les tribunes du Parc des Princes pour vous superviser. Il vous a rencontré après le match. Quelle était la teneur de votre échange ? Il s'est présenté à moi en me disant que son rôle était de repérer, en Europe, les joueurs potentiellement sélectionnables pour l'Algérie. Il m'a demandé quel a été mon parcours dans le milieu du football, et comment cela se passait dans mon club. Nous n'avons pas évoqué ma prestation contre le Paris-Saint-Germain. - Vous a-t-il parlé d'une éventuelle convocation pour le prochain stage ? Non. Il m'a dit de préparer mon passeport et qu'il me rappellerait. J'ai chargé mon frère d'effectuer les démarches administratives (hier lundi, ndlr) pour que je sois, le plus rapidement, en règle avec la sélection. - Vous semblez confiant concernant la liste qui sera dévoilée cette semaine… J'espère en faire partie. L'adjoint du coach ne se serait pas déplacé en personne pour me superviser (l'entretien réalisé lundi). - Vous n'êtes jamais passé par un centre de formation. Comment se passe votre adaptation au plus haut niveau ? Je viens de très loin dans mon parcours ! J'ai débuté à 18 ans, en deuxième division de district, aux Lilas (banlieue du 93). Mais à force de travail, j'ai pu atteindre le monde professionnel. L'adaptation se passe bien. En Ligue 2, on a le droit à l'erreur, car on peut se rattraper. En revanche, en Ligue 1, c'est plus dur. On paie cash la moindre absence de concentration. Les attaquants sont plus forts, rapides, intelligents et adroits. Il ne faut pas oublier que nous sommes un club promu. Nous évoluons pour la première fois de notre histoire au sein de l'élite. Ce manque d'expérience nous fait défaut. Cela reste, tout de même, très formateur. - Nos lecteurs aimeraient savoir quel type de défenseur vous êtes… Je suis un joueur qui aime le contact, les duels. Je suis bon dans le jeu aérien. Je vais au charbon. Je suis à 100% dans mon engagement. Je ne lâche rien. Je ne veux pas décevoir les personnes qui placent leur confiance en moi. - Vous êtes un homme de base du dispositif de votre coach, car vous être l'un des joueurs les plus utilisés. A 28 ans, vous sentez-vous l'âme d'un leader ? Patrice Carteron, qui m'a fait venir de Cannes, me dit souvent que je suis un leader. Je fais partie des joueurs relais auprès du groupe. La semaine passée, il m'a même confié le brassard de capitaine. Je peux être un patron en défense, car j'aime communiquer. Je vois ce qui se passe devant moi. - Quels rapports entretenez-vous avec l'Algérie ? C'est le pays où sont nés et ont vécu mes parents. Nous sommes originaires de Constantine. Je suis l'équipe nationale depuis longtemps, mais pas le championnat. J'ai bien évidemment suivi la campagne des qualifications pour la CAN-2012. J'espère que la sélection aura de meilleurs résultats à l'avenir. Il est difficile d'avoir une cohésion avec les changements réguliers d'entraîneurs. - Vahid Halilhodzic a été désigné à la barre technique des Verts. Quel jugement portez-vous sur cette nomination ? Je pense que c'est une bonne chose pour l'Algérie. C'est un coach de caractère. Quand il était à Lille, il aimait bien les guerriers. Il faut des combattants pour aller gagner sur les terrains d'Afrique. Sur les deux matches, son bilan est bon avec ce nul à l'extérieur et cette victoire à domicile. - Il a annoncé qu'il observerait tous les joueurs potentiellement sélectionnables. Ce type de discours vous a-t-il encouragé à y croire davantage ? Absolument. Depuis que je suis en Ligue 2, j'y pense. Le plus important, c'est de donner le meilleur de soi-même avec son club en étant performant. Je dois assurer ma place sur le terrain. Si j'enchaîne les bons matches, on pourra faire appel à moi. Cette philosophie du sélectionneur est sûrement un encouragement pour tous ceux qui n'ont jamais été appelés. - Le prochain stage des Verts sera décisif pour la liste définitive du coach en janvier. Etes-vous conscient que ce sera une chance unique de prendre part à cette belle aventure ? Depuis que j'ai débuté le football, je n'ai jamais eu le droit à l'erreur. Si on fait appel à moi, je sais que je devrais tout donner. Je n'ai pas peur d'assumer une sélection, car je sais d'où je viens. Je sais que je peux donner plus et que la concurrence ne peut que me faire progresser. - A qui penserez-vous si vous portez le maillot de l'Algérie ? A mes parents et à la famille à Constantine.