En rade depuis la mi-journée de lundi dernier, le navire Avior, battant pavillon étranger, a pu être déplacé jusqu'au quai du port de Ténès, où il doit subir une opération de colmatage des brèches causées par le choc violent contre des rochers à l'entrée de cette infrastructure portuaire, avons-nous constaté, hier, sur place. L'avarie, pour rappel, est survenue lorsque l'amarre reliant le navire à la remorque s'est coupée et a déséquilibré le bateau vide qui est allé se cogner contre cette grande masse de pierres longeant les brise-lames. Il en a résulté une série d'ouvertures sur le tribord, entraînant des infiltrations d'eau ayant nécessité l'intervention des éléments de la Protection civile au moyen de motopompes. L'accident a été, nous dit-on, favorisé par des vents violents qui soufflaient à ce moment-là. Il n'a, par ailleurs, fait une aucune victime parmi les treize membres d'équipage russes qui devaient embarquer un chargement de métaux non ferreux à destination de la Turquie. Certaines sources mettent en cause la « défectuosité de l'amarre et l'entrée étroite du port ». Pour sa part, le PDG de l'Entreprise portuaire de Ténès, El Hamri, attribue l'origine de cet accident à « la vétusté du navire, qui n'a pas pu assurer une bonne propulsion des machines pour accéder à la zone sécurisée ». Il soutient que la passe n'y est pour rien et a permis à de gros navires d'y transiter. En tous cas, une inspection des gardes-côtes a été dépêchée sur les lieux et doit déterminer avec exactitude les causes et les circonstances de cet incident. Actuellement, le navire touché est immobilisé sur le quai principal en attendant les résultats de l'expertise technique, qui est menée depuis hier en présence d'un spécialiste algérien de la soudure marine et du colmatage des navires. « Le navire est stable et ne présente aucun danger dans l'immédiat. Des motopompes sont mobilisées en permanence pour faire face à toute pénétration d'eau. Une fois l'évaluation des déchirures terminée et le type de travaux déterminé, nous allons aussitôt entamer le colmatage prévu afin de permettre au navire de quitter rapidement notre port », indique encore le même responsable. Il ajoutera que vu l'ampleur des dégâts enregistrés et son état de vétusté avancée, le bateau nécessite d'être introduit en urgence dans un atelier de réparation spécialisé. Mais comment un navire aussi vieux et présentant beaucoup de risques a pu être autorisé sur nos eaux ? C'est la question que se posent beaucoup d'observateurs et de spécialistes de la navigation maritime.