En raison du flux important de voyageurs algériens, notamment les jeunes, vers la Turquie, un dispositif de prévention a été mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural en vue d'endiguer toute contamination de l'Algérie par la grippe aviaire. Ainsi, la compagnie aérienne Air Algérie, la CNAN et l'ENTMV ont été destinataires de dépliants pour recommander aux voyageurs vers la Turquie des mesures préventives contre le virus H5N1 qui a fait sa quatrième victime dans ce pays. Ces mesures, affirme M. Boughanem, sous-directeur de la santé animale au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, joint hier par téléphone, ont été prises avant même l'apparition de cette maladie en Turquie. L'Algérie semble, aussi, bénéficier d'un avantage inestimable concernant ses échanges commerciaux. A ce propos, le responsable du département de l'agriculture souligne que les pays touchés par la grippe aviaire, y compris la Turquie, ne sont, fort heureusement, pas des fournisseurs de l'Algérie en matière de produits alimentaires, notamment la volaille. Pour les importateurs de poussins et de poules, M. Boughanem indique que ces opérateurs sont astreints à obtenir une dérogation du ministère. « Nous ne délivrons jamais de dérogation si le produit provient d'un pays contaminé ou à risque », déclare notre interlocuteur. Si jamais, poursuit M. Boughanem, un pays limitrophe est touché par le virus, les vétérinaires au niveau des postes frontaliers seront immédiatement alertés. S'agissant du mouvement des voyageurs qui se fait actuellement vers la Turquie, des dépliants sont remis aux voyageurs dès l'obtention de leur visa. Les voyageurs vers Istanbul sont appelés à éviter tout contact avec les oiseaux exotiques de ce pays. Les Algériens doivent, également, éviter, en Turquie, les marchés froids de la viande blanche. L'entrée en Algérie des voyageurs rapportant des oiseaux exotiques, comme les canaris et les perroquets, ou de la viande blanche, est interdite. « Si quelqu'un arrive à l'aéroport d'Istanbul accompagné de ces produits proscrits, il sera procédé à un toilettage systématique de toutes ces volailles et de son corps », dira M. Boughanem, en ajoutant, cependant, que le côté opérationnel de ces mesures incombe au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. En tout cas, notre interlocuteur rassure que la situation n'exige guère d'alerte ou de panique puisque les jeunes qui se déplacent en Turquie ne le font, généralement, que pour acheter des effets vestimentaires. La contagion lente et difficile de la grippe aviaire plaide pour le même sentiment.