Dans un message rendu public hier, à l'occasion de la célébration de l'anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) rappelle qu'«il y a 57 ans, une poignée de jeunes patriotes, lassés par les déchirements, les hésitations et les compromissions de leurs dirigeants, décidaient d'assumer leur responsabilité devant l'histoire en engageant un combat de rupture avec le colonialisme pour assurer liberté, dignité et prospérité à leur peuple». «Système politique anachronique, violent et non réformable, le colonialisme allait connaître, sept ans et demi plus tard, une de ses défaites les plus retentissantes», précise le parti de Saïd Sadi. «Dérouté dès 1957 par l'assassinat, les coups de force, le népotisme et l'opacité, le mouvement de libération national, analyse-t-il, accoucha dès l'indépendance d'un pouvoir politique qui n'en finit pas de déposséder le citoyen de ses droits et de le soumettre à la loi des clans qui confisquent l'Etat national et dégradent la nation sur la scène internationale.» Pour le RCD, «la solidarité manifestée par Alger à tous les despotes de la région est une insulte au message de Novembre et de la Soummam». «Ce fourvoiement ne semble connaître ses premiers revirements, indique-t-il, qu'avec les pressions des principales puissances mondiales qui somment Alger de rompre avec ses alliances douteuses.» «Après avoir promis un soutien sans faille au dictateur de Sanaa il y a deux mois, après avoir soutenu le dictateur de Tripoli jusqu'à la fin, après avoir encouragé le clan mafieux de Damas, le système entame un repositionnement qui dévoile son instabilité et son désarroi», analyse le parti de Saïd Sadi qui ajoute : «Soumis aux injonctions des capitales étrangères, le pouvoir, sans cap ni boussole, surnage au gré des ordres qu'il reçoit de extérieur.» «Exemple de courage, de détermination et de lucidité en 1954», pour le RCD, «l'Algérie de 2011 en est l'exact contraire». Selon lui, l'échec de 2011 «n'a d'égale que la ferveur de 1954». «Manipulé, falsifié et confisqué, le sacrifice du peuple algérien, mis au service de l'injustice, des fraudes et de la corruption, soutient la même source, est ignoré par les nouvelles générations en perte de valeurs et de repères.» Le RCD, qui souligne que «les jeunes de Novembre ont assumé une rupture salutaire», croit que «ceux de 2011 se doivent de montrer la même résolution pour réhabiliter l'espoir et l'honneur d'un peuple trahi».