A l'occasion de la célébration, aujourd'hui, du 29e anniversaire du 20 avril 1980, le parti de Saïd Sadi appelle, une énième fois, au rassemblement des démocrates. Dans un communiqué rendu public hier, le RCD qui « revendique le printemps amazigh comme l'un des actes fondateurs de l'Algérie moderne », en appelle à la solidarité et la lucidité pour que cette date soit un moment privilégié pour l'union de tous ceux qui se battent, souffrent et veulent restituer la nation algérienne au seul arbitre digne de déléguer un pouvoir : le citoyen. Pour ce parti, « travailler à l'union des forces démocratiques est le meilleur hommage à rendre à Novembre, à la Soummam et à avril 80 ». « Par devoir de mémoire et par nécessité politique, ajoute le communiqué, le RCD y travaille jour et nuit et invite tous les patriotes à commémorer ensemble et partout le beau et précieux printemps d'avril ». Le 20 avril est resté, aux yeux de la formation de Saïd Sadi, « comme une date privilégiée dans l'histoire des luttes démocratiques menées en Algérie depuis l'indépendance ». Selon lui, « la réussite de cet évènement exceptionnel tient au fait que, malgré la censure et la répression, la génération d'avril 80 s'est donnée les moyens de retrouver le sens et la vérité de Novembre et de la Soummam pour en adapter les valeurs aux exigences de leur époque ». Soulignant que « pour la première fois, la jeunesse algérienne sortait dans la rue pour clamer son opposition au régime et assumer publiquement ses revendications en faveur d'une nation réhabilitée dans son histoire, son identité et sa volonté de vivre dans la démocratie », le RCD considère que « le 20 avril est important autant par son contenu que par la façon dont a été mené le combat ». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie fait le parallèle entre la situation qui prévalait à l'époque et celle d'aujourd'hui : « déchirée par les affrontements claniques, la vie politique était, jusque-là, dominée par la violence ». « De l'assassinat de Abane Ramdane au détournement et à la séquestration des restes des colonels Amirouche et Haoues pendant 20 ans, indique-t-il, les dirigeants ont honteusement abusé de leur pouvoir pour détourner le patrimoine mémoriel et matériel de la nation, créant les conditions qui ont mené au désastre actuel ». Et malgré ce passif, estime-t-il, « la génération d'avril s'est refusée à toute forme de violence, lançant pour la première fois, dans l'Algérie indépendante, l'idée de luttes pacifiques ». Pour le RCD, « en dépit des attitudes révisionnistes qui essaient d'en réduire la portée, avril 80 est retenu par l'Histoire comme l'acte de naissance d'une nouvelle culture politique et d'une démarche de rupture avec la pensée unique qui avait écrasé et soumis la scène algérienne ». Ce capital doit être préservé et transmis, affirme le parti de Saïd Sadi, qui ajoute : « C'est parce que la plateforme de la Soummam a été occultée que l'indépendance a été confisquée ». Il pense, en effet, que « la protection des valeurs d'avril est une condition de la construction de l'Algérie démocratique et sociale combattue par les fossoyeurs de la patrie ». Le RCD soutient, par ailleurs, que « l'un des tenants de la falsification de l'histoire et de son corollaire et de la régression économique et sociale vient de se faire introniser le 9 avril au mépris de toutes les lois ». Il rappelle aussi « l'attaque lancée par le maire de la capitale et les manipulations de la violence à Berriane qui sont des signes d'une politique irresponsable basée sur la répression, la corruption et l'étouffement des libertés individuelles et collectives ». « Face au despotisme et au tribalisme, le 20 avril 2009 doit être un moment de communion et de prospective », conclut le communiqué du RCD.