Une opération de réhabilitation des bois et forêts est annoncée pour cette année, par le Conservateur par intérim des forêts d'Alger, Hocine Hamadouche. Le programme en question, inscrit au budget de la wilaya, touchera, dans sa première phase, les bois de Bouchaoui et des Cars et la forêt de Beaulieu. « L'accord de principe nous a été donné pour entamer cette opération qui débutera courant cette année », affirme M. Hamadouche. Lequel programme consiste en la réalisation d'aménagements urbains récréatifs et l'installation de commodités et de mobiliers urbains avec réhabilitation des terrain de sport, d'aires et allées de promenade. Les premiers travaux cibleront, aux dires du responsable, la forêt de Bouchaoui, qui connaît une forte fréquentation. Le bois du Paradou est déjà pris en charge par la municipalité en vue de sa réhabilitation, ajoute notre interlocuteur. A cet effet, des propositions pour un financement mixte ont été faites par les concernés : wilaya, autorités sectorielles et direction des forêts pour, mener à terme cette action. Un système de surveillance est par ailleurs prévu par les initiateurs du projet pour veiller à la préservation des lieux des actes de vol ou de dégradation. Le responsable annonce par ailleurs deux autres opérations de recensement et de listing des occupations illicites des terres appartenant au domaine forestier. L'autre action se rapporte aux concessions de terre accordées aux particuliers dans le cadre du décret portant droit d'usage. Un bilan de cette opération sera réalisé. Concernant le foncier forestier, ravagé ces dernières années par des détournements en tous genres, M. Hamadouche se veut rassurant : « Le problème ne se pose plus avec la même acuité comme c'était le cas avant l'année 2000 (...) Hormis quelques occupations illégales et constructions illicites, nous n'avons pas à déplorer ce type d'actes. Et l'existence même de ces constructions illégales ne soustrait pas les assiettes foncières au patrimoine. » Il avoue que, par le passé, il y a eu « des cas » de cessions de terres forestières « sans que nous en soyons informés », précise-t-il. Il donnera pour exemple un cas de cession « illégale » d'assiettes foncières relevant du domaine forestier, au profit d'une coopérative immobilière, située à la lisière des bois du 19 Juin, dans la commune de Raïs Hamidou. « Le dossier est actuellement aux mains de qui de droit pour statuer », conclut-il. Le phénomène est selon ce responsable « contenu ». Le recensement des constructions illicites permettra de dégager la superficie occupée et les impacts qu'ont ces occupations sur le tissu forestier. Les fortes concentrations sont localisées essentiellement au niveau de la forêt Les Palmiers, à Bachedjarrah, la forêt de Beni Merad à Bordj El Kiffan, Ouled Mendil, Draria et autre Bouzaréah. Rappelons qu'Alger ne dispose que de 5000 ha de forêts, avec un taux de recouvrement végétal ne dépassant pas les 7%. Des centaines d'hectares ont été englouties par les incendies durant les dix dernières années. Pour ce qui est des périmètres dégagés pour les besoins des actions de mise en valeur des terres forestières (plantations fruitières ou élevages...), des concessions accordées dans le cadre du droit d'usage, comptabilisant 38 ha environ à l'est d'Alger et une trentaine à l'ouest, des concessions qui vont de 20 à 49 ans, une enquête des services forestiers ciblera les bénéficiaires, assure notre interlocuteur. « Ceux (les bénéficiaires) ne respectant pas le cahier des charges seront dépossédés », menace le conservateur. Des équipes pour effectuer les inspections prévues dans cette opération seraient déjà à l'œuvre. Abordant l'exercice 2005, M. Hamadouche dira que le programme, toujours en cours d'ailleurs, s'était axé essentiellement sur deux grands axes, à savoir le nettoiement et la mise à niveau des bois et forêts ainsi que le reboisement. Pour ce qui est du premier, il indiquera que les travaux ciblent pas moins de 1100 ha. Ces travaux, qui sont en cours, ont pour principal objectif la sécurisation du patrimoine, contre notamment les incendies et rendre accessibles les lieux. Des équipes « régulières » de nettoiement ont, par ailleurs, été mises sur pied pour satisfaire lesdites missions. Pour ce qui est du reboisement, le conservateur soutient que pour l'année écoulée, pas moins de 100 000 plants ont été réalisés mais, ajoute le concerné, « le taux de réussite de l'opération diffère d'un endroit à un autre ». Les 100 ha de terres forestières reboisées à Megtaâ Kheira seraient un succès pour notre interlocuteur, ce n'est toutefois pas le cas des « tentatives » de reboisement des axes autoroutiers qui poseraient, selon lui, des problèmes de faisabilité, d'arrosage, d'accès et autre circulation gênante. L'opération de reverdissement de ces axes est « reprise pour cette année », rassure-t-il. Le volet, ayant trait à la sécurisation des bois et forêts, se résume à la réalisation de clôtures, « celle ceinturant le canton nord de la forêt de Bouchaoui est presque achevée », dira Hamadouche, pour ce qui est des bois s'étendant de cette dernière jusqu'au Club des pins, une consultation aurait été lancée par la direction de la conservation pour la construction d'une clôture « stylée ». L'opération couvrira en outre les forêts du Paradou, de Beaulieu et des Bois des Cars. Les travaux sur ces derniers seraient déjà terminés. Cette action, en plus de la sécurisation des forêts, vise la délimitation des espaces appartenant au domaine forestier. Le programme de réalisation devrait être achevé en 2008, soutient le responsable.