Organisée par l'association Mezghenna, l'Auditorium de la radio nationale a abrité, mercredi soir, un récital en hommage au regretté Hadj Hamidou Djaîdir. L'auditorium du centre culturel Aïsset Messaoudi était bondé de monde. Des amis, des proches et des mélomanes sont venus s'enivrer durant deux heures et demie de morceaux musicaux andalous. L'orchestre composé d'une quarantaine de musiciens donne le coup d'envoi de la soirée par une touchia Sabah El Arous. Les sons des instruments musicaux se combinent entre eux, mêlant des voix mélodieuses qui s'élèvent pour interpréter entre autres inkilab Zidane : Sark El Ghorsni, un mecedar, Saken Gharamek, un betaihi : Harak El Thani, un isthikbar, un dardj : Ya Madari, un insiraf : Kâad Djoumira et Baâbi Kâad zarani, un khlass : Ya Makbal, Amachi y a rassoul et Ya ness Djaret li Gharib. La deuxième partie du concert a été consacrée au arroubi et au hawzi, interprètés remarquablement par le chanteur Abdelkader Razk Allah. L'association Mezhenna, qui œuvre depuis 1999 à la promotion et à la sauvegarde du patrimoine musical, a permis d'une part de rendre un hommage à un talentueux artiste et d'une autre part de révéler de jeunes talentueux artistes et musiciens dont la plupart sont issus des conservatoires et des écoles musicales andalouses. Pour ceux qui ne connaissent pas Hadj Hamidou, comme se plaisaient à le surnommer ses intimes, c' était un percussionniste de renom. Il est mort à l'âge de 81 ans en 2004. Ce fils de la Casbah d'Alger a suivi des études primaires avant de se consacrer au travail pour subvenir aux besoins de sa famille, pauvre à l'époque comme beaucoup d'autres algériennes. A 13 ans, il travaillait déjà dans le milieu de la cordonnerie où il côtoya des Espagnols, des Maltais et des Italiens. Cette rencontre le forgea et c'est naturellement qu'il rejoint en 1937 l'association El Djazair, où il retrouve Mohamed Farkhardji et Mustapha Kasdali qui l'encouragèrent à entrer au conservatoire du foyer civique à Alger. Et là, Hamidou opte pour la percussion. Après l'indépendance, il enseignera au sein de l'association El Mossilia et encadrera des jeunes avec lequels il décrochera, en 1968, le deuxième prix du Festival international de la musique. Hadj Hamidou Djaîdir fera du théâtre et sera honoré lors du 16e Congrès de la musique arabe qui a eu lieu à Alger en 2001.