Mercredi 18 janvier, à l'auditorium de la Radio nationale, l'association culturelle et musicale Mezghenna a rendu hommage à el hadj Hamidou Djaïdir, un des maîtres de la musique classique algérienne. Sous la direction de Kamel Belkhodja, l'orchestre composé de 34 musiciens a interprété un concert sous le mode Raml. En prélude, une nouba Raml, suivie de la célèbre complainte saraqa el ghosn khedda mahboubi entonnée par la chorale. Après une touchia, un m'saddar Raml Serri zamani ma nadjhad-ho suivi d'un second m'saddar Sakane gharamek fi djoua sadri suivi d'un b'taïhi Raml Haraqa edhana mohdjati. La s'nitra, entre les doigts d'or de Sid Ali, vocalise tandis qu'un joli rossignol — ample jupe coquelicot et caraco noir et or — enlève avec brio et maestria le célèbre dardj Raml Selli houmoumek fi dhel achiya. Douce et blanche main qui balaie nonchalamment les cordes du luth. Un Insiraf Raml Quad djoumiaâ fi mo'dhabi fut roucoulé par un soprano léger et un dardj Ya mouda'i interprété par un jeune soliste. La nouba Raml prit fin avec Bi abi man zara laïlane oua djala et un khlass Ya moqabil. La seconde partie du concert se déroula en haouzi. Le chanteur Abdelkader Razk Allah fit revivre, d'une belle voix profonde et mélodieuse, des morceaux de Aâroubi ; les chants les plus intemporels, les plus célèbres et les plus connus de tous, Ana el mamhoune bel ghram et une qacida dont le refrain Talet bsidi hadh el ghiba est repris par le chœur. Le timbre de voix du chanteur rappelle, par moments, celui de Abdelkrim Dali ; certaines intonations nasales font pencher vers l'illustre Dahmane Ben Achour alors que d'autres inflexions sont celles de Sadek Bedjaoui. Heureux mélange donnant à la qacida une nostalgie sans non, rappelant l'époque des grands maîtres disparus. Ma kanchi, aâchiq bhali est suivie de deux madaïh dinia : A'taf aâliya ya Karim et la complainte immortalisée par A. Dali après son pèlerinage aux Lieux-Saints El hamdou lillah nalt qasdi ou bleght m'naya sous les applaudissements et les youyous. Réda Bestandji, président de l'association, invite la fille du défunt hadj Hamidou Djaïdir sur scène, ainsi que Zakia Kara Turqui (élève du maître) à recevoir l'hommage. Intenses moments d'émotion. Nora Sari