Liquidités indisponibles, distributeurs de billets en panne, réseau Internet à l'arrêt et, accessoirement, coupure du courant électrique…Et puis, quoi encore ? Bref, tous les motifs sont avancés par les préposés aux guichets d'Algérie poste pour se débarrasser de la foule compacte des retraités, qui envahit, dès le 24 de chaque mois, les lieux. L'avis est largement partagé par la corporation des retraités. Des processions humaines s'allongent bien avant l'ouverture. Des centaines de personnes du troisième âge font le pied de grue pendant de longues heures dans l'espoir de percevoir leur pécule, mais, souvent elles repartent bredouilles. Découragées de poireauter vainement, plusieurs d'entre-elles tentent leur coup au niveau des rares postes de la localité disposant de liquidités. Mais, une fois arrivées sur place, elles déchantent, puisque les files s'étendent déjà sur plusieurs mètres. Les infortunés retraités ne savent plus sur quel pied danser. Pour eux, il ne s'agit ni plus ni moins que de faux prétextes mis en avant pour se soustraire à la corvée de paiement des pensions. «C'est curieux quand même que cette histoire de manque de liquidités se produise toujours durant la période de paiement des pensions de retraite», tonne un père de famille. Dans la plupart des bureaux de poste, c'est la même déception qui se lit sur les visages des pensionnés. Au fronton d'un bureau de poste d'une grande localité, est accroché un bout de carton sur lequel est griffonné la mention «pas d'argent». Une vieille femme, visiblement courroucée par le sempiternel casse-tête d'indisponibilité de liquidités, a failli piquer une crise de nerfs. «Cela fait un mois qu'on attend nos rentes de misère, et voilà le résultat. S'il n'y a pas d'argent, fermez vos f…bureaux et laissez-nous crever en paix», s'est-elle écriée. Le secteur de la Poste et des technologies de l'information et de la communication (PTIC) est miné par une multitude de dysfonctionnements. Avec un ratio d'un bureau de poste pour 12 000 habitants et seulement 13 communes sur 32 reliées au réseau Internet, la prestation de service ne peut être que médiocre. De l'aveu même du ministre des PTIC, Moussa Benhamadi, en visite de travail dernièrement dans la wilaya de Mila, «le secteur est très en retard par rapport même aux wilayas du sud du pays». Dans une déclaration à la presse, il a pourtant affirmé que le problème des liquidités sera réglé graduellement.