Lors d'une conférence animée jeudi dernier à la maison de jeunes Senani Saïd de Boumerdès, Amara Benyounès, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la république (UDR), un parti non encore agréé, a fait « le tour des événements majeurs qui ont marqué la scène politique nationale durant l'année écoulée ». Aussi a-t-il livré à l'assistance, formée de quelques dizaines de militants, sa lecture et son appréciation de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la maladie du chef de l'Etat, les élections partielles de novembre 2005 et les convulsions qui agitent la société. M. Benyounès a dénoncé « le flou et le manque de communication qui ont entouré l'hospitalisation de M. Bouteflika », mais aussi « les folles rumeurs qui ont suivi sa convalescence relayées par les journaux qui ont collé au président toutes les maladies imaginables ». « A l'UDR, nous lui avons souhaité un prompt rétablissement et nous continuons à le soutenir, car nous sommes convaincus que l'Algérie a besoin de lui pour quelques années encore », a-t-il ajouté. Est-ce un écho aux dernières déclarations de M. Belkhadem qui s'est dit favorable à un troisième mandat pour M. Bouteflika ? Sur sa lancée, fustigeant « certaines personnalités politiques en mal d'inspiration », allusion faite à Saïd Sadi qui, dans sa dernière sortie médiatique, a déclaré que le régime est déjà dans l'après- Bouteflika, il dira que trois parties seulement peuvent parler de cela : Dieu, le Président et le peuple. Abordant la charte pour la paix et la réconciliation nationale, l'ex-ministre du RCD s'est dit engagé « pour la réhabilitation des gens lésés pendant la crise et la répression des coupables ». Aussi réitérera-t-il l'interdiction totale faite aux responsables du Fis dissous d'exercer la politique. Il fustigera « l'ex-émir de l'AIS qui s'est permis une sortie médiatique pour reconnaître qu'il a assassiné des Algériens innocents ». « S'il raconte comment il a lui-même égorgé un jeune soldat de l'ANP, c'est qu'il a du sang sur les mains. Par conséquent, il ne doit pas bénéficier des mesures de clémence accordées à ceux qui se repentent réellement. Il est inquiétant que la justice ne l'interpelle pas en tant qu'ex-responsable du parti de Abassi Madani, officiellement interdit de toute activité politique. Pis, ce chef terroriste déclare ne rien regretter et qu'il demeure toujours le chef de l'armée islamique du salut (AIS), donc prêt à rebondir à tout moment », a-t-il dit. Des élections locales de Kabylie de novembre 2005, M. Benyounès tire « une seule conclusion : c'est la seule fois où les Kabyles ont boycotté les partis classiques de Kabylie ». Se réjouissant de cette « défaite du RCD et du FFS », le SG de l'UDR estime que tous les partis qui ont pris part à ces joutes ont perdu. « Lors de la campagne électorale, le RCD et le FFS ont axé leur discours sur la réhabilitation du politique et ont déclaré qu'ils ne s'allieront jamais avec le FLN et le RND, mais voilà que, dans toutes les assemblées, on assiste au contraire. »