A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, le 14 novembre, le laboratoire Lilly Algérie a lancé officiellement un programme international d'éducation thérapeutique sous le thème «Conversation sur le diabète». Un programme mis au point en Algérie depuis juillet dernier et validé par le ministère de la Santé. Ce programme a été présenté lors d'une conférence de presse animée hier conjointement par Lionel Trichard, directeur du laboratoire Lilly Algérie, Maroc et Tunisie, le professeur Boudiba (chef du service de diabétologie à l'hôpital Mustapha) et le président de la Fédération nationale des diabétiques, M. Bouceta. Les trois intervenants ont insisté sur le rôle de l'éducation thérapeutique dans la prise en charge du diabète, qui «permet d'accompagner le diabétique et le rendre responsable et plus autonome. L'éducation thérapeutique doit être obligatoire afin de réduire les complications de cette maladie, qui sont souvent graves», a souligné le professeur Boudiba. Et d'insister sur l'éducation de santé qui concerne cette fois toute la population pour une meilleure prévention de cette maladie. Le président de la Fédération des diabétiques, M. Bouceta, a précisé que son organisation est engagée dans ce processus d'éducation thérapeutique qui est un moyen efficace pour mieux gérer sa maladie. Les diabétiques sont prêts à se soumettre à toutes les recommandations de leur médecin pour une meilleure prise en charge de leur maladie. «Notre message essentiel est basé sur quatre recommandations qui sont l'observance, le régime alimentaire, l'activité physique et l'autosurveillance», a-t-il énuméré, avant de rappeler que les malades ont également besoin d'une couverture sociale pour la prise en charge totale des soins. Il a signalé que «30% des 3 millions de diabétiques ne sont pas assurés sociaux et 25% d'entre eux sont insulino-dépendants». Le programme d'éducation thérapeutique, a précisé M. Trichard, est unique en son genre ; il est lancé pour la première fois en Algérie après l'avoir été dans 100 pays. Il s'agit, a-t-il expliqué, «d'un outil pédagogique développé pour les professionnels de santé à l'attention des patients diabétiques. Il a pour objectif d'aider les professionnels de santé à mieux impliquer leur patient dans la gestion de leur diabète et réunir des groupes de patients diabétiques pour une session de discussion sur leur maladie autour de leur soignant». M. Trichard a précisé que 25 journées régionales seront organisées par les associations locales d'aide aux diabétiques qui permettront à plus de 6000 patients de bénéficier de l'activité de sensibilisation et d'éducation par l'outil «carte de conversation sur le diabète» pendant tout le mois de novembre et plus de 1200 patients ont déjà bénéficié du programme depuis juillet 2011. Le conférencier estime que pour relever le défi du diabète, il faut plus que des médicaments. «Grâce à ce programme axé sur les patients, nous allons fournir aux professionnels de santé de nouvelles ressources éducatives, afin d'aider à avoir un impact positif sur la vie des patients diabétiques», a-t-il ajouté. Trois experts formateurs sont actuellement prêts à assurer ces tables rondes interactives. L'outil en question, la «carte de conversation» (Conversation Map) se présente sous forme d'un plateau de jeu où sont représentées des images et des métaphores visuelles mettant en avant les habitudes de la vie d'un diabétique. Des cartes de dialogue sont distribuées au groupe de 10 patients et la discussion est engagée entre patients sous l'animation du formateur qui les aide à s'impliquer et étudier les sujets touchant au diabète. «Ce programme offre un complément aux méthodes traditionnelles d'éducation en permettant une meilleure compréhension, une meilleure gestion de soi et en favorisant l'interaction entre le patient et le professionnel de santé», a expliqué un formateur lors d'une séance de simulation.