La pénurie des traitements spécifiques aux diabétiques persiste, particulièrement dans les wilayas de l'intérieur et du sud du pays, a déclaré M.Boucetta, président de la fédération des diabétiques, rencontré hier lors de la conférence organisée par le laboratoire pharmaceutique Lilly Algérie, à l'occasion de la journée mondiale du diabète. M.Boucetta a souligné que la perturbation dans l'approvisionnement des traitements aurait pu être évitée si la production de Saïdal en insuline était commercialisée en Algérie. Il a rappelé dans ce cadre que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ne prend que 4% de la production de Saïdal, qui est de quatre millions de flacons d'insuline. Cette situation énigmatique suscite plusieurs interrogations, particulièrement après que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ait pris la décision de stopper une longue liste de produits pharmaceutiques, dans l'optique d'encourager la production nationale. Le Pr A.Boudiba, médecin-chef du service de diabétologie du CHU Mustapha Bacha a pour sa part dénoncé la fermeture graduelle des maisons des diabétiques, dans plusieurs wilayas du pays faute de moyens, tout en insistant sur le rôle de l'éducation dans la prise en charge du diabète. La même idée est soutenue par M.Boucetta qui affirme que ces maisons ont été fermées faute de moyens et de spécialistes. A cet effet, il a appelé à la mise en place d'une formation spécifique et adéquate au profit des médecins généralistes, afin de prendre en charge les 3000 diabétiques que compte l'Algérie. Le laboratoire Lilly Algérie a présenté, par ailleurs, le programme international d'éducation «Conversation sur le diabète». Campagne de sensibilisation pour dépistage Une campagne de sensibilisation gratuite pour le dépistage du diabète sera organisée samedi prochain au jardin d'essais d'El Hamma, a indiqué hier le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger, Fayçal Ouhada. Une tente dotée d'équipements médicaux pour effectuer des analyses rapides et mesurer le taux de sucre dans le sang et la tension artérielle sera installée dans le cadre de cette campagne initiée par l'association en collaboration avec le ministère de la Santé et le groupe Saïdal. En cas de diagnostic positif, le malade est orienté vers l'établissement hospitalier le plus proche de son lieu de résidence et est inscrit à l'association qui prend en charge les non assurés sociaux et prodigue des conseils aux malades, explique M. Ouhada. Cette campagne vise à prévenir, éviter les complications de cette pathologie et réduire ses risques. Le président de l'association a, par ailleurs, mis en garde les parents contre les dangers de la consommation excessive par les enfants d'aliments malsains et la restauration rapide, souvent à l'origine du diabète. Le nombre d'enfants diabétiques adhérents à son association ne cesse d'augmenter, a-t-il indiqué, précisant que quelque 40 diabétiques ont été recensés en 2010, contre 80 en 2011.