Le militant infatigable de la cause berbère, Ali Mamès, décédé la semaine dernière à l'âge de 81 ans, à Paris, des suites d'une longue maladie, a été enterré, mercredi, à Tizi Rached, dans la wilaya de Tizi Ouzou, en présence d'une foule nombreuse. Ali Mamès, cet homme qui a sacrifié sa vie pour le combat pour la langue de Massinissa, a été inhumé dans la dignité dans un endroit ombragé de figuiers et de citronniers du jardin familial, comme il l'a souhaité de son vivant. Il a été un moudjahid de la première heure lors de la guerre de Libération nationale. Après l'indépendance, il se consacre au combat identitaire, notamment avec la création de l'Académie berbère en France, où il était membre fondateur aux côtés de Bessaoud Mohand Arab. «Le CMA, ses instances et ses membres partagent la douleur et la tristesse de son épouse, de ses enfants, de sa famille élargie et de ses amis, auxquels ils adressent leurs plus sincères condoléances. La disparition de Dda Ali est une perte irremplaçable pour la cause amazighe», lit-on dans un communiqué rendu public par le CMA. Dans le même document, cette organisation non gouvernementale ajoute que «Ali Mamès a soutenu et accompagné le CMA dans ses nombreuses activités internationales. Dda Ali a participé à tous les congrès du CMA sauf le dernier, tenu en octobre dernier, à Djerba, en Tunisie, à cause de la maladie qui l'a cloué au lit. Mais sa femme et ses enfants étaient présents, car Dda Ali y tenait. Pour les militants amazighs qui l'ont connu, il restera un exemple d'homme sincèrement engagé en faveur de la cause amazighe avec des qualités humaines de bienveillance, de solidarité, d'intégrité et de courage», poursuit le même communiqué. Et pour continuer le combat du défunt, le CMA préconise aux jeunes générations de «ne pas oublier le message de Dda Ali et de poursuivre obstinément l'action jusqu'à la restauration pleine et entière des droits politiques, socioéconomiques, culturels et linguistiques des Amazighs dans tous les pays de Tamazgha. C'est la meilleure manière de rendre hommage à Dda Ali et aux autres illustres militants amazighs aujourd'hui disparus».