Ghozali, Benyounès, Djaballah et Mohamed Saïd, vous les connaissez ? Vous allez encore les voir, car ce sont eux que le pouvoir a sortis de son chapeau pour incarner l'ouverture et le changement. Un casting séduisant pour les étrangers mais peu crédible pour les Algériens. Abdallah Djaballah Qu'on le veuille ou non, Abdallah Djaballah, 55 ans, a le mérite d'être resté un opposant, de n'être tombé ni dans le compromis ni dans la radicalisation. Le jeune Abdallah, originaire de Zéramna, dans la commune de Skikda, s'intéresse très tôt au Coran, qu'il apprendra seul, et militera dès son adolescence au collège et au lycée dans la prédication islamique. En 1974, il entama, à l'université de Constantine, des études pour l'obtention d'une licence en droit. A la même période, il créa, avec quelques amis, à la mosquée de Aïn El Bey, une association appelée la Djamaâ islamique. Celle-ci s'était assigné comme objectif de s'opposer résolument aux idées colportées par les courants laïco-communistes, et de donner une impulsion vigoureuse à la réhabilitation de la doctrine islamique parmi le peuple algérien. En 1988, il participe à la création de la Rabitat ed-daâwa : la ligue de prédication. Le peu de succès rencontré l'encouragea à proclamer en 1990 la naissance du parti politique Harakat En-Nahdha El Islamya : Mouvement de la renaissance islamique. Evincé en 1998 par une faction dominante menée par Lahbib Adami, il créa un autre parti : le Mouvement pour la réforme nationale Al Islah, où il sera à nouveau évincé par Djahid Younsi, le secrétaire général. Il s'est présenté aux élections présidentielles à deux reprises, en 1999 et en 2004. Lors d'autres élections, il s'est retiré de la course avec d'autres candidats juste avant la tenue. Lors des élections de 2004, il est arrivé troisième avec un score de 4,8%.
Mohamed Saïd «Le changement… maintenant, pas demain.» Voilà ce que réclamait déjà Mohamed Saïd, candidat du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), lors de la campagne présidentielle de 2009. La politique, ce militant originaire des monts du Djurdjura, Belaïd Mohand Oussaïd, aujourd'hui âgé de 64 ans, s'y consacre depuis sa jeunesse. Alors étudiant, il est élu président d'un comité universitaire de cité et crée le Mouvement pour l'unité des étudiants algériens engagés pour contrecarrer l'activité des groupes communistes. Diplômé en droit public international, sciences politiques, littérature arabe, il consacra une large partie de sa vie professionnelle au journalisme, en commençant sa carrière dans le quotidien régional de Constantine An Nasr, avant de présenter le JT de 20h à la télé algérienne au début des années 1970 et de prendre la rédaction en chef de la revue du FLN, Echabab. Il fut aussi directeur du Centre algérien d'information et de culture à Beyrouth, dirigea l'APS puis le service presse et communication du ministère des Affaires étrangères. Mais c'est sans doute comme diplomate qu'on le connaît le mieux. Ministre conseiller pour l'ambassade d'Algérie à Djeddah, il sera nommé, à 39 ans, ambassadeur au Bahreïn. En 1999 et en 2004, il fit partie du staff du candidat à la présidentielle, Ahmed Taleb-Ibrahimi, en tant que porte-parole. Il créa avec lui le Mouvement de la fidélité et de la justice, Wafa, en 1999.
Sid Ahmed Ghozali Sid Ahmed Ghozali, 74 ans, est diplômé de l'Ecole des ponts et chaussées Paris (ENPC). Après le coup d'Etat de 1965 qui a vu la destitution du président Ahmed Ben Bella par le colonel Houari Boumediene, cet homme de l'Ouest (il est né à Tighennif, Mascara) est nommé à la tête de l'entreprise Sonatrach de 1966 à 1977. Durant ce règne de 11 années, le PDG Ghozali va piloter la nationalisation de l'entreprise des hydrocarbures en 1971. Puis il sera nommé ministre de l'Energie et de l'Industrie en remplacement du puissant locataire du poste Belaïd Abdesselam. A la mort du président Boumediene, en 1979, et l'arrivée au pouvoir du colonel Chadli Bendjedid, Sid Ahmed Ghozali va connaître une traversée du désert qui durera une dizaine d'années. Ce n'est qu'en 1988 qu'il revient à la politique en qualité de ministre des Finances (1988-89), puis comme ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1991, où il succède à Mouloud Hamrouche au poste de chef de gouvernement pour piloter les élections législatives de 1990, qui verront la victoire écrasante, au premier tour, du Front islamique du salut (FIS). En 1991, le gouvernement Ghozali annule les élections et le pays entre dans la guerre civile. Il quittera ses fonctions en 1992 avec l'arrivée de Mohamed Boudiaf à la tête du Haut Comité d'Etat (HCE). Il sera candidat aux élections présidentielles de 1999 et de 2004. Sans grand succès.
Amara Benyounès Amara Benyounès est né dans les maquis de Kabylie en 1958. En 1983, il obtient une licence en sciences économiques à la faculté d'Alger puis un doctorat à la Sorbonne en 1986. De retour en Algérie, il rejoint le ministère de la Santé. Ce n'est qu'en 1989 qu'Amara Benyounès s'engage en politique et participe à la création du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), où il est nommé directeur de cabinet. En 1997, il entre au Parlement en tant que député de Tizi Ouzou, avant d'être nommé président du groupe parlementaire. En février 1998, lors du premier congrès du RCD, Amara Benyounes est désigné 1er vice-président. Puis en 1999, il fait son entrée au gouvernement en tant que ministre de la Santé sous le gouvernement Benbitour. L'année suivante, il rejoint le ministère des Travaux publics dans le gouvernement Ali Benflis avant de démissionner 1er mars 2001 avec les autres ministres RCD. La même année, il décide de démissionner du parti. En 2002, il fonde le quotidien la Dépêche de Kabylie, et deux ans plus tard son parti, l'UDR. En 2004 et 2009, on le retrouve au staff de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika.