L'ancien président a introduit un pourvoi en cassation contre la décision du Conseil d'Etat. Abdallah Djaballah persiste et signe. L'ancien président d'El Islah refuse de céder son deuxième parti. Cette démarche intervient en dépit de la décision du Conseil d'Etat, qui l'a débouté. Dans une conférence de presse tenue, hier, au siège du parti à Alger, Djaballah, a déclaré que «ni lui ni ses avocats n'ont été informés de l'audience du 22 avril au cours de laquelle la décision du Conseil dEtat a été annoncée». Laquelle décision l'a définitivement éjecté de la présidence d'El Islah. «Ce qui constitue un comportement délibéré», a-t-il indiqué. Pour lui, «la décision fait état de l'acceptation du recours dans la forme. Mais au fond, il reste sans objet.» Sur sa lancée, Djaballah a annoncé qu'il a introduit «un pourvoi en cassation contre cette décision.» Il prépare même une réunion de son conseil consultatif pour décider d'aller au prochain congrès du parti. Et d'annoncer que le congrès du parti se tiendra avant la fin de l'année en cours. Il d'ajoute que «les autorités publiques lui ont facilité la tâche en lui permettant d'organiser des congrès régionaux à Alger, Blida et Boumerdès». Pour ses opposants, «l'ex-leader d'El Islah a eu effectivement l'accord des autorités, mais c'est uniquement pour trois wilayas. Pour le reste du pays, les walis sont revenus sur leur décision». Effectivement, les wilayas de Guelma et de Jijel ont refusé à Abdallah Djaballah l'autorisation d'organiser ses congrès régionaux, prévus dans ces wilayas. Le président du conseil consultatif, Boulahia, ne craint pas pour l'avenir de son parti car, dira-t-il en substance, «la décision du Conseil d'Etat ne remet pas en cause les acquis engendrés par les opposants de Djaballah. Si jamais la justice décide plus tard de donner raison à Abdallah Djaballah, il y aura encore des prolongations jusqu'à la victoire finale». Pour rappel, l'affaire opposant Djaballah à l'aile conduite par Mohamed Boulahia, actuel président du parti, et Djahid Younsi, actuel secrétaire général, a connu son épilogue, après le verdict rendu par le Conseil d'Etat, déclarant le rejet de l'appel introduit par le président sortant de la décision de la chambre administrative près la cour d'Alger. M.Younsi a expliqué qu'il n'avait pas pour autant eu recours au pénal, en signe de respect à son ancien président. Il a ajouté que la même logique sera de vigueur pour récupérer les biens mobiliers et immobiliers, notamment les locaux, encore aux mains de Djaballah, avec lequel il a souhaité un «règlement à l'amiable» et dans «les meilleurs délais». Il réitérera de son côté que «les portes seront désormais ouvertes» aux tenants de l'autre aile du parti, non «pas pour prendre les derniers rangs», a-t-il affirmé. Pour convaincre, il dira que le mouvement est porteur d'un projet de société, en mettant en exergue les propositions de loi introduites au sein du Parlement par son groupe de députés, à commencer par l'interdiction d'importation des boissons alcoolisées, les crimes coloniaux, l'évangélisation et le pouvoir d'achat.