Le Niger a accordé l'asile pour des raisons humanitaires à Saadi, l'un des fils de l'ex-leader libyen Mouammar El Gueddafi, a annoncé, hier à Pretoria, le président nigérien Mahamadou Issoufou. Devant la presse, à l'issue d'une visite en Afrique du Sud, il a ajouté qu'un autre fils de l'ancien dictateur, Seïf El Islam, n'était pas dans son pays. «Nous avons accepté d'accorder l'asile à Saadi El Gueddafi pour des raisons humanitaires», a déclaré M. Issoufou. Saadi El Gueddafi, 38 ans, s'est réfugié au Niger en août dernier lors de la chute de Tripoli qui a mis fin aux quarante-deux ans du régime autoritaire de son père. Il est recherché par les nouvelles autorités libyennes qui l'accusent de «s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football», selon Interpol. Footballeur à la réputation de playboy, il avait tenté sans succès une carrière professionnelle en Italie, avant de diriger une unité d'élite de l'armée libyenne. Le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini, avait déclaré en septembre dernier qu'il n'était «pas question» d'extrader Saadi, au moins jusqu'à ce qu'il puisse être assuré d'un procès équitable en Libye. Quant à son frère qui est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité commis lors de la répression contre la rébellion, M. Issoufou a assuré que «Seïf El Islam n'est pas au Niger». «Je devrais considérer ce qu'il convient de faire s'il vient», a-t-il dit.