Présidé par l'Algérie et le Canada, le groupe de travail du Sahel, dépendant du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, tiendra, aujourd'hui et demain, son premier atelier technique à Alger. Quelque 150 participants de rang d'experts, venus d'une trentaine de pays et d'ONG onusiennes, prendront part à ces travaux. C'est aujourd'hui que s'ouvriront à Alger, à huis clos, les travaux du premier atelier technique du Forum mondial de lutte contre le terrorisme consacré à la région du Sahel et coprésidé par l'Algérie et le Canada. Quelque 150 experts prendront part à cette rencontre qui durera deux jours. Selon des sources proches du dossier, il s'agit d'une réunion au niveau d'experts à laquelle sont conviés les représentants d'une trentaine de pays membres de ce forum, de l'Union européenne, des Nations unies, de l'Union africaine à travers le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert) et des ONG onusiennes. Lors de ces travaux, les experts vont débattre des moyens pour une «meilleure coordination» de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme dans cinq domaines, à savoir la sécurité frontalière, la coopération entre les services de police, la lutte contre le financement du terrorisme et la coopération et le renforcement juridique et judiciaire ainsi que les engagements communautaires. «C'est un cadre de discussion pour trouver les meilleurs formules de partenariat entre les acteurs régionaux et extrarégionaux afin de délimiter et de poursuivre les travaux du groupe de travail au cours des futures réunions dans la région», a expliqué notre source, précisant que «le Forum est un mécanisme qui favorise la coordination sur des mesures concrètes de la mobilisation de l'engagement et des capacités de lutte contre le terrorisme». La tenue à Alger des travaux de ce premier atelier du Forum intervient, faut-il le rappeler, après l'organisation à Alger, les 7 et 8 septembre dernier, de la Conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement au Sahel. Une conférence qui avait débouché sur un ensemble de principes d'un partenariat de développement et de sécurité des pays du Sahel et partenaires occidentaux, étant donné que la lutte contre le terrorisme passe inévitablement par une lutte contre la pauvreté et toutes les vulnérabilités qui fragilisent la région et attisent les foyers de tension. Parallèlement à l'initiative du Forum, d'autres mesures ont été prises par les pays du champ pour lutter ensemble contre le terrorisme. Ainsi, en 2010, les chefs des armées d'Algérie, du Mali, de Mauritanie et du Niger ont créé le Comité des états-majors opérationnels (Cemoc), installé à Tamanrasset et, quelques mois après, les patrons des services de renseignement des mêmes pays ont mis en place une structure commune dénommée Unité de fusion et de liaison (UFL) afin de doter les unités opérationnelles militaires du Cemoc d'informations sur les mouvements des groupes terroristes. Après avoir tenu des réunions au niveau des ministres des Affaires étrangères à Bamako et à Alger, ce sera au tour de Nouakchott, la capitale mauritanienne, d'abriter une conférence en décembre prochain. Néanmoins, sur le terrain, la situation reste aussi alarmante qu'il y a deux ans, lorsque les pays de la région avaient décidé de coordonner leurs efforts. La crise libyenne et surtout l'arrivée massive de combattants pro-El Gueddafi, ainsi que la circulation de l'armement lourd en provenance de Libye ont transformé ce no man's land désertique en poudrière qui menace la stabilité de tous les pays riverains et inquiète sérieusement la communauté internationale.