Le livre de Hafida Ameyar intitulé La moudjahida Annie Fiorio-Steiner, une vie pour l'Algérie, fera l'objet d'une vente dédicace, aujourd'hui, jeudi, à l'espace Lotus-Pigier à Oran, en présence de la militante de la cause algérienne. L'ouvrage en question, fruit d'un long entretien accordé à la journaliste du quotidien Liberté, est édité par l'association les Amis de Abdelhamid Benzine, et retrace le parcours de cet ancien agent de liaison du FLN qui s'est engagée juste après le déclenchement de la révolution de Novembre 1954. «Ce serait, vu ce parcours, une grande perte que d'abandonner à l'oubli une démarche d'une indéniable exemplarité et d'une grande richesse», note Ahmed Ancer, journaliste à El Watan dans sa préface. Dénoncée, sans doute sous la torture, Annie Fiorio-Steiner a été arrêtée en octobre 1956, puis jugée et condamnée en mars 1957 à 5 années de prison. Humble et modeste, elle n'a jamais voulu se mettre en avant, et considère toujours que la base militante, les anonymes et la population en général ont été pour l'essentiel dans la réussite du combat contre la colonisation. Le livre revient sur son enfance de fille de pieds-noirs fonctionnaires, les rencontres qui ont forgé sa personnalité, son engagement total et sans hésitation, les missions qui lui ont été confiées, mais surtout sa vie dans l'univers carcéral en compagnie de quelques-unes des militantes algériennes qu'elle désigne affectueusement par le terme «les sœurs» et qu'elle cite par leur nom, car elle se rappelle d'elles de manière poignante, notamment les anonymes comme Aouichette du réseau des artistes du FLN. Elle a évidemment croisé Malika, la sœur de Louisette Ighil Ahriz et Djamila Bouhired et tant d'autres figures relativement connues. Elle rappelle la rareté, compte tenu de leur nombre à l'époque, des pieds-noirs qui ont épousé la cause de l'indépendance de l'Algérie et, au fil du récit, elle cite quelques-uns en fonction des situations qu'elle a eu à vivre comme les frères Timsit, avec qui elle a partagé le banc des accusés lors de son procès. A l'indépendance, Annie Fiorio-Steiner a fait sa carrière au secrétariat général du gouvernement dont elle a participé à la création en novembre 1962 et qu'elle n'a quitté qu'à la retraite en 1991. Par l'entremise de Mouloud Hamrouche, lorsqu'il était secrétaire général du gouvernement, Annie Fiorio-Steiner a pu s'entretenir avec le général Giap, en visite en Algérie dans les années 1980. «J'ai été traitée, confie-t-elle, avec respect par chacun des secrétaires généraux (…) Avec les autres collègues des autres ministères, ce sont des rencontres chaleureuses. Ils étaient jeunes et avides d'apprendre, et moi, j'avais toujours ce désir de donner et d'enseigner qu'ils me reconnaissent quand je les rencontre. Cela me comble de joie». Fidèle à ses idéaux de justice, elle a toujours soutenu les luttes émancipatrices dans son pays.