Les couleurs sont judicieusement choisies et les motifs soigneusement apposés. Ils recèlent une incommensurable richesse du patrimoine ancestral de la région des Aurès. C'est hier, samedi, que le premier salon du tapis et de la laine a ouvert ses portes à Oum El Bouaghi, plus précisément dans les halls de la maison de la culture Nouar Boubakeur. La manifestation qui se poursuivra jusqu'à la fin de la semaine, regroupe plusieurs exposants venus des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Tébessa, Khenchela, et ceux de la wilaya organisatrice. Mais, en ce second jour de week-end, la foule ne s'est pas pressée au portillon de l'exposition. Est-ce la fraîcheur matinale qui a empêché la foule des curieux et des connaisseurs d'être présent au rendez-vous ? Il n'en reste pas moins que les rares visiteurs s'attardaient longuement devant les stands intéressés par les produits du terroir. Les tapis et autres robes kabyles, aux couleurs chatoyantes, ont suscité la curiosité du visiteur. Des robes conçues pour les futures mariées sont soigneusement découpées dans des tissus moirés et aux couleurs vives. Les tapis portent des signes qui symbolisent la culture de la région de Tizi Ouzou. La ressemblance par contre est frappante entre le tapis de Tébessa et celui de Babar, dans la wilaya de Khenchela. Notons que ces deux villes appartiennent à la région des Nememchas. Une tisserande, interrogée par nos soins, nous a confié que la fabrication d'un tapis d'un mètre sur deux peut durer jusqu'à trois mois, alors que son prix ne dépasse guère les 60 000 DA. Concernant les motifs des tapis, notre interlocutrice nous a révélé qu'ils remontent à très loin dans l'histoire de la région des Aurès, du temps des berbères et des romains. Et d'ajouter : «Les motifs des tapis, on peut les retrouver sur les vestiges des berbères et des romains.» D'où leur reproduction sur les tapis de Babar. C'est en tous cas l'un des meilleurs tapis de l'Algérie. Les couleurs sont judicieusement choisies et les motifs soigneusement apposés. Ils recèlent une incommensurable richesse du patrimoine ancestral de la région des Aurès. Et que dire du tapis des Haractas ? Ce dernier est en voie de disparition, faute d'une relève. Il existait une manufacture de tapis à Aïn Beïda, mais vu le prix prohibitif de la laine, cette dernière a dû fermer. Reste l'espoir de voir renaître cette facette du patrimoine artisanal avec l'ouverture de la maison éponyme, dont le siège se trouve à Aïn Beïda, où est apparu le premier tapis des Haractas.