Le ministère du Commerce a décidé de réagir avant que le feu ne se déclare. A peine les boulangers affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) se sont résolus à organiser une réunion de leur bureau national que le département d'El Hachemi Djaâboub les a conviés à une réunion, au siège du ministère, pour examiner le « dossier du pain ». Une commission mixte, composée de membres du ministère du Commerce et du comité des boulangers, devra ainsi, a-t-on appris hier auprès de Mâamar Hanjour, représentant des boulangers, plancher pour une solution favorable pour les problèmes des boulangers. Le ministère du Commerce, indique-t-on, n'a fait aucune promesse quant à une éventuelle hausse du prix du pain. Cela fait plus de deux ans que le Comité national des boulangers et pâtissiers, affilié à l'UGCAA, réclame une augmentation des prix. Une étude réalisée en 2004 par le comité des boulangers démontrait qu'une hausse des prix du pain est nécessaire dans la mesure où ceux de la levure, du sel, du gaz et de l'eau ont tous connu une augmentation. Le prix réel du pain devrait être, selon les représentants des boulangers, de l'ordre de 11,95 DA (contre 7,5 DA le prix de la baguette de 250 gr actuellement). Ils demandent également d'établir un statut particulier de la profession ainsi que de réorganiser le secteur afin de mettre de l'ordre à l'anarchie qui y règne, notamment avec la prolifération des vendeurs à la sauvette. Considérant le pain comme un produit de base (comme le lait et la farine), le gouvernement a toujours refusé d'accorder une augmentation des prix malgré les insistances du syndicat des boulangers. A défaut d'une hausse du prix du pain, les représentants des boulangers préconisent au gouvernement de subventionner les prix, ce qui leur éviterait de vendre à perte. Le ministère du Commerce avait déjà promis de prendre en charge les revendications des boulangers. En vain. S'estimant « roulés dans la farine », les boulangers n'ont jamais abandonné l'idée d'entamer d'autres actions de protestation pour faire aboutir leurs revendications. 0La réunion d'hier devait justement trancher la question. Le fait est, cependant, que le syndicat des boulangers traverse une mauvaise passe puisqu'il existe aujourd'hui deux comités : l'un pris en main par l'ancien délégué de Tipaza, Maâmar Hanjour, l'autre par M. Abdesslem, ancien numéro un du syndicat. En tout état de cause, les partisans de Maâmar Hanjour ne comptent pas lâcher prise. Si la commission mixte, qui sera installée la semaine prochaine, se révèle infructueuse, il n'exclut pas la possibilité de durcir le ton. « Mais pour l'instant, affirme M. Hanjour, on n'en est pas encore là. »