La création d'un parti politique sur la base d'un système déclaratif est un raccourci trop dangereux et complètement illégal, a indiqué le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, hier, en marge des travaux de l'APN portant sur le projet de loi sur les partis politiques. Daho Oul Kablia ne connaît visiblement pas de «pays qui permet la création de partis politiques sur la base d'un système déclaratif». «Ce serait un raccourci trop dangereux et complètement illégal», avertit-il. Le ministre explique sa position par le fait que ce genre de démarche ouvrirait la voie à la confusion et à l'anarchie. Ould Kablia explique que sa position ne veut nullement signifier qu'il est contre la création de nouveaux partis, «mais cela doit se faire sur la base de critères que le Parlement aura à définir». Il rassure d'ailleurs que le rôle de l'administration «se limite uniquement à accompagner les partis pour obtenir leur agrément». Et le déroulement de leurs activités reste du ressort des instances dirigeantes et des militants de ces partis. Selon toujours le ministre, il y a eu entre 15 et 20 demandes de création de partis. «Il y a des demandes accompagnées de dossiers et d'autres qui sont l'émanation d'une volonté de création», a-t-il précisé. Il rappelle : «Ceux qui ont commandité des actes ayant mené à la tragédie nationale, au même titre que ceux ayant commis des crimes ne seront pas autorisés à créer des partis. Les repentis ne peuvent pas créer de parti, mais s'ils veulent adhérer à un parti, la question sera examinée au cas par cas.» Le projet de loi sur les partis politiques stipule dans son article 21 que le ministère de l'Intérieur dispose d'un délai de 60 jours pour s'assurer de la conformité de la déclaration constitutive du parti politique.