Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a estimé que les réformes institutionnelles annoncées par le président de la République répondent à un " choix du moment et c'est un cheminement logique après avoir réalisé des priorités comme l'instauration de la paix et la mise en œuvre d'un programme de développement pour rattraper le retard de plusieurs décades ; le troisième mandat du Président est celui des réformes ". Reste à présent à s'y atteler pour la concrétisation des annonces pour lesquelles le gouvernement est déjà " mobilisé ". Pour le ministre de l'Intérieur, toutes les réformes seront menées sur la base d'une " concertation des partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ". Le but, a-t-il déclaré, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, est de mettre en place une " constitution moderne et démocratique ". Daho Ould Kablia estime toutefois qu'il est " prématuré de parler du choix du système politique (parlementaire ou présidentiel) ". A propos de la loi électorale, il a affirmé que sa révision touchera un point principal, à savoir la "représentativité et la proportionnelle totale ". Ce qui va changer, poursuit-il, c'est la loi sur la compatibilité et l'incompatibilité des candidatures. Autre dossier concerné par une réforme, c'est la loi sur les partis dont les nouveautés seront connues " avant les prochaines échéances électorales de 2012 ". Daho Ould Kablia a expliqué l'objectif visé par cette révision qui viendra " corriger les insuffisances de la loi de 1990 élaborée dans la précipitation ". Une loi qui était très " permissive qui a permis la création d'une soixantaine de partis qui ne remplissaient pas les conditions d'ailleurs; une quarantaine d'entre eux ont disparu", selon le ministre de l'Intérieur, qui annonce que les amendements apporteront des réponses sur la " représentativité réelle de chaque formation ". Pour ce qui est de la délivrance des agréments, il a précisé qu'une quarantaine de partis a fait une demande mais " certains sont inconsistants, mis à part 5 ou 6 partis dont les dirigeants sont des personnalités et médiatisés ". Le ministre a souligné, par ailleurs, que la Constitution dans son article 42 ne permet pas la création de partis islamistes. Daho Ould Kablia a annoncé également un projet portant révision du mouvement associatif dont certains ont " peu d'impact sur la vie associative, car elles ne présentent pas leurs bilans moraux et financiers ". Un fichier informatisé, dit-il, sera mis en place pour vérifier ainsi les associations qui sont en " règle et permettra une gestion plus claire ". Invité à donner son avis sur les amendements apportés au code communal qui sera soumis pour adoption le 24 du mois courant, le ministre a fait savoir que le nouveau texte " maintient l'équilibre entre l'élu et l'administration et ne vise nullement à limiter les prérogatives du P/APC ". Pour lui, il n'est pas question de le retirer et " libre à l'APN souveraine d'accepter ou non les amendements ". Quant au projet de code de wilaya, Ould Kablia est catégorique, "il n'y aura pas de problème à l'accepter ". Interrogé sur les derniers attentats terroristes, il a expliqué que cela est lié à l'évolution de la vie politique, ajoutant qu'il y a " 4 ou 5 régions où le terrorisme se manifeste, "déplorant au passage le manque de vigilance. Interrogé sur les récentes déclarations du rapporteur spécial de l'ONU en visite en Algérie, Daho Ould Kablia les jugent " inopportunes ", ajoutant que "nous n'avons à recevoir de leçons de personne ". Enfin, pour ce qui est des procédures administratives et la bureaucratie décriées par les citoyens, le ministre a annoncé une cinquantaine de mesures pour y faire face. Certaines dispositions sont déjà mises en œuvre concernant le " passeport, la carte d'identité nationale, la carte grise et le permis de conduire et d'"autres suivront avec la collaboration des autres services ".