Discrète des années durant, la Suisse veut aujourd'hui compter parmi les partenaires incontournables. Crise oblige, la confédération helvétique se détourne de ses partenaires traditionnels en Europe pour prospecter des horizons nouveaux. Zurich (Suisse). De notre envoyée spéciale Et c'est naturellement l'Algérie qui présente les meilleures opportunités. C'est dans cet état d'esprit que la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie (CCISA) a organisé, hier à Zurich, le premier symposium économique algéro-suisse. La manifestation, qui a élu domicile dans cette ville de la Suisse alémanique, considérée par certains comme le cœur battant de l'économie helvète, est l'occasion rêvée pour les Suisses d'afficher leurs ambitions, mais aussi leurs desideratas. Certes, la secrétaire d'Etat à l'Economie, Marie Gabrielle Ineichen-Fleisch, est revenue hier sur la question récurrente de la désormais incontournable règle des 49/51, du crédoc ou encore des lourdeurs bureaucratique. Toutefois, ce qui semble intéresser le plus la confédération helvétique, c'est de parvenir à la signature d'un accord de libre-échange avec l'Algérie afin de permettre aux investisseurs suisses potentiels de bénéficier des mêmes avantages accordés aux partenaires européens grâce à l'Accord d'association. Aussi bien la ministre helvète que le président de la CCISA, Alain Rolland, n'ont pas manqué de souligner «l'importance» d'un tel accord vu le faible niveau des échanges entre les deux pays et le fort potentiel d'IDE que leurs compatriotes pourraient apporter à l'Algérie. Cependant, du côté d'Alger, on ne compte pas se précipiter pour autant. Aussi vrai que le pays ait besoin de diversifier son économie ainsi que ses partenaires et d'acquérir un certain savoir-faire, l'Algérie a également des atouts à faire valoir. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement n'a pas raté l'occasion de le rappeler, à Zurich. Dans une conjoncture marquée par les incertitudes qui planent sur l'économie mondiale et les troubles politiques qui secouent plusieurs pays de la région, Mohamed Benmeradi affirmé que l'Algérie est «solvable et bénéficie d'institutions stables». Il n'est pas question donc pour lui de faire office de simple marché pour les nouveaux arrivants. D'ailleurs, si la proposition concernant la signature d'un accord de libre-échange est actuellement à l'étude, cela reste conditionné par des préalables. Il s'agit en premier lieu de rééquilibrer la balance des échanges algéro-suisses qui reste largement en faveur de la confédération helvète. Ainsi, sur 700 millions de dollars d'échanges, 500 sont à mettre au crédit des importations algériennes. M. Benmeradi a évoqué également les avantages accordés aux investisseurs, qu'il a assimilés à des «tickets d'entrée». Reste à savoir si ces arguments sont à même de convaincre.