Outre la «pénurie» de professeurs de français, plusieurs établissements scolaires, dans différentes wilayas, manquent toujours d'enseignants de maths, d'histoire-géographie, de philosophie, de physique et de sciences naturelles. La direction des ressources humaines du ministère de l'Education nationale estime à 3000 le nombre de postes vacants. Plus de deux mois après la rentrée scolaire, des milliers d'élèves sont toujours privés d'enseignants de différentes matières. A l'interminable insuffisance de professeurs de français dans plusieurs wilayas, notamment celles du Sud, des établissements souffrent toujours du manque d'enseignants de maths, d'histoire-géographie, de philosophie, de physique et de sciences naturelles. Les parents d'élèves tirent la sonnette d'alarme. «Le premier trimestre est bientôt fini, et ma fille au CEM n'a toujours pas de prof de maths», s'inquiète un père de famille dont la fille est scolarisée à Ouled Fayet (Alger). Ce problème ne concerne donc pas uniquement les établissements situés dans les zones enclavées que les recrues du département de Benbouzid refusent de rejoindre pour manque de commodités, mais il s'étend également aux établissements situés dans les grandes villes. Le président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves, Ahmed Khaled, fait état du manque de professeurs de plusieurs matières, notamment dans les établissements du moyen et du primaire et qui risque de se répercuter sérieusement sur le rendement des élèves à l'avenir. Selon les représentants des parents d'élèves, cette situation est due aux dysfonctionnements dans le recrutement des enseignants, et c'est ainsi qu'à un mois environ de la fin du premier trimestre, des écoles n'ont pas encore reçu le nombre suffisant d'enseignants. Une école primaire de la localité de Tamoukra, commune d'Ighil Ali, Béjaïa, ne dispose encore d'aucun enseignant des 14 censés rejoindre leur poste au début de l'année. «Aucun bilan n'a été encore donné concernant le nombre de profs manquant, car des chiffres doivent refléter également le nombre d'enseignants qui n'ont pas pu rejoindre leur poste, soit pour des congés de maladie ou d'autres empêchements, ou bien alors pour abandon de poste.» Au niveau du ministère de l'Education, rappelle notre interlocuteur, la direction des ressources humaines parle de 3000 postes vacants. La responsabilité n'incombe pas forcément au ministère, puisque c'est le département des Finances qui dégage les postes budgétaires et une partie de ces places vacantes est due au retard enregistré dans l'organisation des concours de recrutement assurés par la direction de la Fonction publique, après l'affectation des postes budgétaires dans le cadre de la loi de finances. «Cet argument est fallacieux, les responsables n'ont qu'à trouver d'autres moyens pour réduire les dépenses publiques. C'est honteux qu'on veuille faire des économies sur le compte de la scolarité de nos enfants», enrage Khaled, qui explique que «ce discours est ressassé à chaque fois que le problème du manque d'enseignants est posé». A souligner que le ministère a dû recourir à la dispense des élèves qui n'ont pas reçu d'enseignements de français de manière régulière. Le nombre d´élèves dispensés de l´épreuve de français à l´examen de fin de cycle primaire a été, lors des sessions d'examen précédentes, de 10 196 (1,38%) sur 737 540 élèves concernés par cette matière. Si pour le français, le ministère a promis de régler le problème par le recrutement de licenciés en langue française et en interprétariat et de suppléants parmi les universitaires et les enseignants de français retraités, la question reste posée concernant les autres matières.