À Ras El Aïn et aux Planteurs, les eaux ont également investi les maisons, les canaux d'évacuation des eaux pluviales étant bouchés ou inexistants. «Une fille de 12 ans a été sauvée in extremis car elle a failli être engloutie par les eaux de l'oued. On ne peut pas continuer à vivre dans le danger», ont crié les habitants de Kouchet El Djir qui se sont mobilisés hier matin sur le pont surplombant la nouvelle route de Ras El Aïn. Ils ont jeté des pierres sur les services de sécurité, les éléments de la brigade anti-émeutes de la police venus leur interdire d'investir cette route principale menant au port d'Oran. «Nos habitations sont inondées. On a perdu toutes nos affaires, notamment les articles ménagers. A chaque averse, nous vivons le même calvaire. Ce n'est pas une question d'intensité des pluies», expliquera un des habitants de Kouchet El Jir. Ils étaient en fait plus d'une centaine de femmes, hommes et enfants à se mobiliser sur ce pont pour crier leur colère. Sur les hauteurs, à Ras El Aïn et aux Planteurs, les eaux ont également investi les maisons, les canaux d'évacuation des eaux pluviales étant bouchés ou inexistants. La même protesta a été enregistré à El Hassi où les eaux pluviales mêlées aux eaux usées ont investi les habitations et où les routes se sont transformées en lacs marécageux. «Nous voulons de meilleures conditions de vie, un aménagement urbain et des travaux de voirie. Notre quartier est la porte d'Oran et il est semblable à un douar. Même la route principale est obstruée par les eaux», a dit le plus calme des protestataires sur la route principale d'El Hassi. A Aïn El Beïda, les habitants du bidonville «le virage» sont également sortis à la rue, demandant à être relogés dans les plus brefs délais, leur vie étant en danger. Ces derniers ont bloqué la route longeant le cimetière à la circulation. Hier, d'autres habitants de bidonvilles à l'exemple de celui de Sid El Chami et d'El Kerma sont également sortis dans la rue, demandant à être relogés. La ville d'Oran offrait, ce lundi, l'image d'une cité dévastée par les eaux pluviales qui ont perturbé le quotidien des Oranais et, à l'heure matinale où le maire animait une conférence de presse, à la salle des délibérations de l'Hôtel de Ville, sur le récent débrayage d'un groupe d'agents de la Division de l'Hygiène et de l'Assainissement, il fut appelé pour rejoindre le quartier de Chollet. Le maire d'Oran suspend une conférence de presse Avant de quitter la salle des délibérations, le maire a précisé qu'une plainte a été déposée contre six agents de la DHA, pour débrayage sauvage. «Ils ont enfreint les lois du code communal et la réglementation en matière de législation du travail», a-t-il souligné. S'agissant des intempéries, il est vrai qu'elles ont mis à jour des situations indescriptibles, d'abord, dans la circulation automobile, intenable au niveau des carrefours et des ronds-points. En effet, des axes routiers submergés, à certains endroits, des crevasses ravinées par la furie des eaux, des tranchées infranchissables, telles sont les images qu'offrait la cité sans compter les avaloirs qui n'arrivent plus à laisser couler les eaux de ruissellement. D'autre part, les déchets solides drainés par la pluie, les torrents de boue provenant de divers chantiers de construction ont fini par obstruer le réseau d'évacuation des eaux pluviales que les agents essaient, tant bien que mal, de désengorger, comme par exemple, à hauteur de l'ex-boulevard Charlemagne, tout près de la mairie.