Trois projets d'hôpitaux inscrits depuis des années attendent leur lancement. Le secteur de la santé demeure malade à Boumerdès. Les projets inscrits dans le but d'améliorer un tant soit peu les conditions de prise en charge médicale des patients n'ont toujours pas vu le jour. Les travaux de réalisation de l'hôpital des 240 lits, inscrit en 2004, ne sont pas encore entamés. De même pour ceux de l'hôpital des 60 lits de Khemis El Khechna, qui tarde à être lancé malgré la disponibilité du terrain et l'achèvement des études. Ce genre de blocages a concerné également le projet de l'hôpital psychiatrique de 60 lits de Boudouaou, piétinant depuis 2009. Ces infrastructures devaient être réalisées avant la fin du plan quinquennal 2005-2009. Mais le code des marchés publics et la législation régissant le foncier ne sont pas faits de manière à éviter ces lenteurs qui accentuent les souffrances de malades et les surcoûts au Trésor public, en raison de fluctuations que connaissent les prix des matériaux de construction. Interrogé, le directeur de la santé et de la population de Boumerdès, précise que le projet du grand hôpital, sera lancé au premier semestre de l'année prochaine. «Nous avons lancé un avis d'appel national et international en ce début du mois. Nous avons déjà fait l'ouverture des plis, et il y a eu neuf soumissions. Toutes les entreprises sont étrangères. Maintenant nous sommes au stade d'évaluation», a-t-il indiqué. Le coût des soumissions varie entre 330 et 390 milliards de centimes pour un délai allant de 18 à 36 mois, précise ce responsable. Le DSP justifie le retard pris pour le lancement du projet par les contraintes d'accès au terrain et les lourdeurs administratives. Le site devant abriter cette importante infrastructure hospitalière a été changé à deux reprises, suite aux oppositions émises par la direction du tourisme. Ce n'est qu'en 2008 qu'on s'est mis d'accord sur l'assiette de terrain. Le site est situé à la sortie est du chef-lieu de wilaya, au bord de la RN 24. Il s'étend sur 5 ha et offre toutes les possibilités d'extension à l'avenir. Les responsables concernés prévoient d'y réaliser également une école paramédicale de 250 places et un complexe de pédiatrie et maternité de 80 lits. Ces deux projets sont prévus dans le cadre du plan quinquennal en cours. Les citoyens de la région espèrent qu'ils soient concrétisés dans les délais. La wilaya a bénéficié également de nombreux autres projets, parmi eux un hôpital de 120 lits à Boudouaou, un service de médecine légale à Thénia, 15 salles de soins et trois polycliniques qui seront implantés à Bordj-Menaiel, Khemis El Khechna et Boumerdès. Néanmoins, la priorité devrait être accordée au chapitre lié aux moyens humains et matériel pour permettre le bon fonctionnement de ces infrastructures. La quasi-totalité des établissements de santé de la wilaya ne sont pas dotés de matériels de radiologie fonctionnels à cause du maque de manipulateurs, comme c'est le cas au niveau des 7 polycliniques relevant de l'EPSP (établissement de proximité de la santé publique) de Bordj-Menaiel. Le secteur est confronté également au problème du manque de gynécologues, de médecins généralistes, d'anesthésistes et de chauffeurs d'ambulances. Les efforts consentis se sont avérés très insuffisants par rapport aux besoins exprimés. Le DSP parle du recrutement de 50 médecins généralistes en 2010 et de l'instauration d'une garde de maternité 24h/24 en juillet dernier. Mais cela n'a pas permis de résoudre les problèmes auxquels font face les parturientes. Aujourd'hui, d'aucuns savent que la plupart d'entre elles accouchent au niveau des cliniques Parnet, de Hussein Dey, et de Aïn Taya. Ces problèmes sont accentués par les retards enregistrés pour l'ouverture du nouvel hôpital des 120 lits à Thénia, achevé il y a plus d'une année. Les responsables du secteur se sont engagés à le mettre en service avant septembre dernier après son équipement, mais en vain. Dans les localités enclavées, la wilaya compte plus d'une vingtaine de salles de soins fermées. Certaines unités tardent à être ouvertes depuis plusieurs années. C'est l'exemple de celles implantées à Iouryachen (Naciria), squattées à Ouled Sidi Amara (Timezrit), à Aïn Skhouna et à Ouled Ameur (Bordj-Menaiel), à Tomazo (Issers), à Ouled Ali et Ouled Boudoukhan (Chabet El Ameur), etc. Les habitants de ces villages parcourent des kilomètres pour une simple consultation médicale.