Des camions chargés d'ordures provenant de plusieurs communes déchargent sur le lit de l'oued. La situation à Oued Sahel, traversant les communes d'Ahnif, M'Chedallah et Chorfa, est inquiétante. Le cours d'eau ne cesse de connaître de graves agressions. En raison de l'incivisme ambiant et du laisser-aller des autorités locales, notamment la direction de l'environnement, l'oued Sahel est en passe de devenir une vaste décharge publique. En effet, des tonnes de déchets ménagers et industriels éparpillés dans plusieurs endroits, envahissent de larges superficies de ce cours d'eau. Des camions chargés d'ordures et autres déchets, appartenant aux différentes APC de la daïra de M'Chedallah, déversent sur le lit de l'oued. Les odeurs exécrables infestent le voisinage. Même les simples citoyens participent à la dégradation de l'environnement en y lâchant des quantités énorme de débris et matériaux de construction. La plupart des agglomérations de la localité déversent les eaux usées dans la nature. Tous les réseaux d'assainissement sont acheminés vers oued Sahel et coulent à longueur d'année. La qualité des eaux se dégrade de plus en plus. De couleur verdâtre, les eaux de l'oued ne sont plus utiles pour l'irrigation des champs. Une lente destruction de l'écosystème de toute une région est enclenchée et la menace plane sur la faune et la flore de la région. Les animaux sauvage tr s et les chiens errants prolifèrent dans cet environnement propice et causent des dégâts sur les cultures des berges de l'oued Sahel et menacent ainsi la santé publique. Outre la pollution des eaux, l'air est loin d'être sain en ces lieux. Les déchets solides, essentiellement de la matière plastique, passent à l'incinération à ciel ouvert. Des nuages de fumées se dégagent et couvrent les environs immédiats. Rien ne semble freiner ce désastre écologique rampant. Des associations de protection de l'environnement n'ont pas cessé d'attirer l'attention et de tirer la sonnette d'alarme à maintes reprises. Ces cris de détresse n'ont pas reçu d'écho pour le moment, puisque l'état des lieux n'a pas changé depuis des années. Bien au contraire, la pollution a englouti d'autres superficies vierges. La solution qui a été envisagée pour limiter la propagation de ces décharges et leurs effets néfastes consistait en la réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET). Le site qui a été choisi se trouve dans la commune d'Ahnif, à 40 km à l'est de Bouira. La réalisation de ce projet a été annoncée en 2005 et coûtera plus de 20 milliards de centimes. Des années après son annonce, ce projet est resté dans les tiroirs. Si l'installation de ce CET se faisait prochainement, seule une partie du problème serait résolue. Reste à traiter le problème des réseaux d'assainissement.